Travailleurs d’ici et d’ailleurs : une seule classe ouvrière

Le nouveau gouvernement annonce des attaques importantes contre l’ensemble du monde du travail et en particulier contre les travailleurs immigrés. Comme l’avait annoncé Theo Francken (N-VA), la coalition Arizona mettra en place « la politique migratoire la plus sévère jamais pratiquée en Belgique ».

Parmi les mesures à l’encontre des travailleurs étrangers, il y a le durcissement de l’accès à la nationalité belge qui coûtera plus cher, passant de 150 à 1.000 euros, et qui nécessitera une preuve de connaissance de la langue plus dure (de niveau B1) ainsi qu’un test de citoyenneté renforcé. Le regroupement familial est rendu encore plus difficile et plus aucune aide sociale ne sera accordée avant cinq ans de présence sur le territoire !

En ce qui concerne les demandeurs d’asile, le gouvernement prévoit de réduire le nombre de places d’accueil, alors même que les places font déjà cruellement défaut, réduisant de nombreux jeunes demandeurs d’asile à dormir dans la rue. Ainsi à Bruxelles, 70% des sans abri accueillis dans les centres du Samusocial sont des personnes sans-papiers ou sans titre de séjour valable.

Par contre, il est prévu de doubler le nombre de places en centres fermés, ces prisons où sont enfermées des hommes et des femmes à qui l’Etat refuse des papiers !

L’immigration a toujours existé

Toutes ces mesures n’empêcheront pas des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de venir, au péril de leur vie, tenter leur chance en Belgique, à la recherche d’un endroit où vivre en paix, à la recherche d’un emploi décent, d’une école pour leurs enfants et de l’accès à la santé.

Ces mesures rendront par contre la vie des travailleurs immigrés encore plus difficile et les mettront davantage à la merci des marchands de sommeil et des patrons qui leurs proposent des salaires au rabais. Faisant ainsi pression à la baisse sur l’ensemble des salaires.

Ces lois représentent une menace pour tous les travailleurs, quels que soient leurs papiers, en contribuant à les diviser face à leurs exploiteurs communs.

Après avoir économisé des milliards sur le logement, l’école, les hôpitaux, quoi de plus utile que de désigner les travailleurs immigrés comme responsables du manque de logements, d’enseignants ou de soins ?

La grande bourgeoisie a tout pouvoir pour licencier et aggraver les conditions d’exploitation. Quoi de plus utile que d’en attribuer la faute à la concurrence des travailleurs immigrés ? Chercher à diviser les travailleurs est aussi vieux que l’exploitation. Rogner les droits de certaines catégories de la classe ouvrière – femmes, intérimaires, immigrés, chômeurs – n’a cependant jamais fait augmenter les droits des autres, au contraire ! C’est un moyen de faire pression pour les baisser tous.

Les sans-papiers seraient 112.000 en Belgique, les travailleurs d’origine immigrée bien plus nombreux encore. Se laisser diviser par nationalité, c’est s’affaiblir face au patronat. Les travailleurs immigrés sont bien souvent les plus combatifs dans les luttes de la classe ouvrière. Il n’est que de penser à la mobilisation des travailleurs sous-traitants d’Audi.

Il est plus que jamais nécessaire de continuer à se battre contre les barrières que le patronat et ses serviteurs veulent mettre en place entre les travailleurs et réaffirmer que les travailleurs n’ont pas de patrie !