En Cisjordanie, les restrictions de déplacement imposées à la population par l’armée israélienne se sont aggravées depuis le week-end du 7 octobre. La ville d’Huwara, avec ses 7 500 habitants et 400 commerces, est sous couvre-feu militaire. Tout est clos depuis bientôt un mois. L’armée bloque les routes principales, maintenant réservées aux colons israéliens. Des habitants ne peuvent pas traverser la rue pour emmener leurs enfants à la clinique ou accéder au marché. Dans la ville d’Hébron, la situation est similaire et les Palestiniens n’ont droit qu’à une à deux heures toutes les quarante-huit heures, pour sortir de chez eux.
Pour se défendre, les entrées des habitations sont barricadées, chaque fenêtre est équipée de barreaux. Certains tentent de s’armer pour contrer les attaques répétées des colons et de l’armée. Mais souvent, les représailles se font très rudes. Les colons cassent les vitrines, pillent les magasins, harcèlent les Palestiniens, le tout sous la protection de l’armée qui les tient à distance avec des bombes lacrymogènes. En moins d’un mois, au moins 110 Palestiniens ont été tués par l’armée ou par les colons en Cisjordanie occupée. Les habitants vivent dans l’angoisse permanente d’être tué ou de perdre un proche.
Cela n’empêche pas des mouvements de contestation de se former, notamment à travers des manifestations dans lesquelles des centaines de personnes ont crié leur colère contre les bombardements à Gaza. Ce soutien à Gaza s’exprime dans plusieurs villes de Cisjordanie, mais également en Jordanie, au Liban, en Lybie, en Irak, au Yémen… où des milliers de gens manifestent.