En novembre 2024, Tractebel, une filiale d’Engie dans laquelle je travaille, a annoncé la fermeture de certaines branches et la mise au chômage d’une cinquantaine de salariés aux fonctions « supports ».
La direction ne cherche même pas à être cohérente dans ses communiqués : ces postes d’assistants et de RH sont non facturables aux clients et donc ne rapporteraient pas… Comme si ces collègues ne se levaient pas tous les matins pour faire tourner l’entreprise. Le travail qu’ils ne feront plus retombera sur ceux, déjà surchargés, qui restent.
On nous dit aussi qu’il faut s’attaquer aux branches (renouvelable et gaz) moins rentables par rapport au nucléaire, comme si c’était la faute des assistants si le bon vent des subventions va à telle ou telle énergie.
L’année dernière, l’État belge, au pied du mur de la crise énergétique, avait pris en charge le paiement du démantèlement des centrales d’Engie si ce dernier acceptait de prolonger un peu leur exploitation.
Cet accord a été très fructueux pour Engie et Tractebel qui se débarrassent d’un démantèlement estimé pour l’instant à 41 milliards d’euros.
Quand une autre branche deviendra plus rentable que le nucléaire, ce sera au tour des travailleurs du nucléaire de se faire virer ? En réalité, ces fausses raisons servent à nous diviser… On se dit que les métiers techniques sont protégés, que cela ne nous concerne pas… Dans quelques années ce sera le tour des ingénieurs qui, en conséquence, feront « trop de tâches support » d’être mis à la porte.
Ces stratégies du management, on ne les connaissait pas encore, et les syndicats ne font pas le travail pour nous y préparer. Les seules communications que l’on reçoit viennent de la direction qui nous assure que les négociations avec les syndicats se passent « dans le calme et la sérénité »…
Entre chaque équipe, chaque filiale, chaque secteur ou chaque pays, ces entreprises qui rapportent des milliards à leurs actionnaires, nous divisent. Il n’y a qu’en luttant ensemble qu’on pourra s’opposer à leurs injustices !