Je suis chauffeur-livreur de bpost à Bruxelles. J’ai 61 ans, je travaille la nuit. Sur mon camion, je dois embarquer 44 conteneurs à roulettes pour les livrer dans les différents dépôts de la ville.
La manipulation des conteneurs est éprouvante pour le dos et les épaules. On encaisse beaucoup de chocs. Or la direction a commandé de nouveaux camions appelés « double decks » (double ponts) avec une remorque tractée pouvant embarquer 69 conteneurs. Je n’aurai pas d’aide ni de temps supplémentaire pour embarquer et livrer le matériel. J’espérais partir à la retraite l’année prochaine, mais cela ne sera pas possible avec les décisions de l’Arizona. Alors le plan de la direction va nous faire crever.
La grève s’est étendue rapidement à de nombreux dépôts en Wallonie et à Bruxelles, mais c’est difficile. Beaucoup de collègues n’osent pas venir au piquet. Nous tenons bon. Les collègues grévistes, qui se relayent au piquet, ont demandé à certains d’entre nous d’aller manifester à Bruxelles pour montrer que les postiers sont contre les plans du gouvernement.