Il y avait de la colère contre la direction qui, une fois encore, veut aggraver les conditions de travail. Ce qui fait discuter, c’est notamment la réorganisation des tournées, qui augmente le nombre de boîtes aux lettres pour chaque facteur et la pression imposée par le logiciel “géoroute” qu’il faut suivre pendant la journée.
Plusieurs jeunes travailleurs faisaient grève pour la toute première fois, conscients que c’est mal vu par les chefs, mais trop inquiets et en colère pour l’avenir de leurs conditions de travail.
Sur la possibilité de faire reculer la direction, plusieurs grévistes n’y croyaient pas vraiment, conscients qu’il faudrait un mouvement beaucoup plus large, qui s’adresserait à d’autres travailleurs, gagnerait les postiers de Flandre, et les autres secteurs du monde du travail. Mais la volonté de garder la tête haute et de rester digne suffit amplement pour tenir le piquet et l’animer.
Rapidement, les discussions débouchent sur la situation générale, les attaques du programme du gouvernement fédéral, les licenciements collectifs, la marche à la guerre engendrée par les tensions économiques entre grandes puissances. La manifestation du 13 février faisait donc discuter, quelles perspectives pour élargir la lutte ? Quels mots d’ordre ? Comment cons-truire un rapport de force pour les travailleurs face aux capitalistes et au gouvernement ?