S’opposer à la régression vers le 19ème siècle !

Au programme du gouvernement fédéral, pour que le tableau soit complet, il ne manque presque que la réintroduction du travail des enfants, du carnet ouvrier et de la journée de 15 heures !

Travail de nuit étendu pour un salaire plus faible. Pensions amoindries et reculées. Travail précaire généralisé. Remise au travail des blessés, des malades, des veuves, des vieux et des jeunes dès 15 ans. Renforcement du flicage patronal. Réduction des indemnités de chômage. Mesures ciblées contre les travailleurs d’origine arabe et africaine. Politiques d’austérité partout dans les services utiles à la population, …

La liste n’en finit pas. Le programme du gouvernement « Arizona » de De Wever et Bouchez détaille une offensive politique énorme contre les travailleurs… si les travailleurs se laissent faire !

Bien des secteurs sont ciblés ouvertement.

Les cheminots, par exemple, risquent de travailler plus longtemps pour une pension diminuée. Pareil pour les employés des CPAS, les livreurs, les infirmières, les intérimaires, les profs, les militaires.

Ces mesures font discuter les collègues, et naître l’envie de se défendre. La manifestation syndicale du 13 février en sera l’occasion.

Le gouvernement mène ses attaques, non seulement contre les membres de telles catégories ou secteurs, mais contre tous les travailleurs, contre la classe ouvrière dans sa globalité. En prendre conscience, c’est là que réside la force et les moyens de s’opposer à l’offensive.

Réduire et limiter à deux ans le chômage. Pénaliser la retraite anticipée. Approfondir le travail intérimaire, la flexibilisation des horaires de travail et les flexi-jobs. Augmenter les mesures violentes contre les travailleurs issus de l’immigration pour accroître leur précarité et augmenter la division entre travailleurs… Toutes ces mesures ont pour objectif d’augmenter la concurrence entre les travailleurs et d’ainsi faire pression à la baisse sur l’ensemble des salaires !

Augmenter l’exploitation du travail, partout, c’est en fait l’objectif de fond de tout le programme du gouvernement. Car c’est l’exploitation des travailleurs qui permet aux plus riches d’accumuler leurs fortunes.

La prétendue nécessité de faire des économies n’est qu’un pur prétexte ! S’il ne s’agissait que de trouver de l’argent, le gouvernement pourrait aller le chercher sur les profits des familles millionnaires et milliardaires : les Wittouck, Van Damme, de Spoelberch, Colruyt, D’Ieteren, Van Hool, … Mais ça, il ne le fera pas car l’Etat est au service des capitalistes ! C’est en faisant payer la population que le gouvernement compte trouver les moyens d’augmenter les cadeaux aux actionnaires et les dépenses militaires.

Pour les travailleurs, répandre autour de soi la conscience que nous sommes tous ouvertement attaqués… C’est par là que l’on trouvera les moyens de s’unir dans une lutte générale. Et une telle lutte, c’est le seul moyen de se défendre !

Et ce n’est pas en votant “mieux” (pour la gauche) qu’on aurait pu éviter l’austérité. En réalité, l’austérité est mise en œuvre par les gouvernements à l’échelle internationale, sous pression des marchés financiers, des actionnaires des banques et des multinationales.

C’est le cas en France avec les mesures des derniers gouvernements. Et en Allemagne, derrière la crise politique, ce sont aussi des mesures d’austérités qui sont en jeu. Et aux USA encore, avec l’équipe Trump et Musk, qui prévoit des attaques contre les travailleurs immigrés, et le licenciement de milliers de fonctionnaires.

Et puis, l’offensive des gouvernements tombe pile au même moment où une vague de licenciements et de suppressions d’emploi frappe les ouvriers et les employés dans tous les pays européens. Van Hool, Audi, et puis tous les autres… Tout cela participe d’une même offensive de la classe capitaliste contre la classe ouvrière !

Austérité, licenciements, crise et marche à la guerre. Tous ces problèmes sont liés, ce sont les fruits pourris du système capitaliste.

Alors il faut se méfier comme de la peste des politiciens qui cherchent à tirer un profit électoral du mécontentement des travailleurs.

En Flandre, le Vlaams Belang ne ferait pas autre chose que Meloni en Italie, ou Trump aux USA, et appliquera, tout autant que la N-VA, l’austérité patronale.

Quant aux politiciens de gauche wallons et aux dirigeants syndicaux, ils prétendent qu’il s’agit d’une lutte entre la droite et la gauche, ou pire, comme Paul Magnette, entre Flamands et Wallons. Mais on n’a pas oublié que le PS, tout socialiste qu’il prétend être, a lui aussi appliqué les mesures d’austérité exigées par le patronat quand il était au gouvernement !

Les responsables politiques de gauche, tout comme les dirigeants syndicaux ne donneront pas aux travailleurs de véritables perspectives et mots d’ordres qui pourraient aider à développer un mouvement de lutte large, profond, qui seul pourrait faire reculer le gouvernement Arizona et les patrons.

Une riposte générale contre les licenciements, les baisses de salaires et l’austérité ne peut venir que des travailleurs eux-mêmes.

Le 13 février, les syndicats appellent à une manifestation dans la fonction publique. Leurs mots d’ordre sont extrêmement limités, tout comme leur volonté de mobilisation. Et ils n’annoncent aucune suite militante. Qu’à cela ne tienne ! Les travailleurs du public comme du privé doivent s’en emparer, sans se laisser arrêter par les limites des directions syndicales.

Cette manifestation ne suffira pas à faire reculer le gouvernement. Mais elle sera l’occasion d’emmener des collègues, amis et familles. Elle sera l’occasion de discuter entre travailleurs de différents secteurs, de nouer les liens fraternels nécessaires aux luttes futures. Et par notre nombre, tout comme en affichant nos propres revendications, ce sera l’occasion de nous adresser, non pas au gouvernement, ni aux patrons, mais à tous les travailleurs, pour leur partager notre révolte et notre détermination à entamer une lutte commune !