Ce 1er mai a vu, comme d’habitude, les présidents de tous les partis politiques s’ériger en défenseurs des travailleurs ou en défenseurs de la « liberté de travailler ». Coutumiers de ce genre d’exercice, Georges-Louis Bouchez (MR) et Paul Magnette (PS) se sont « affrontés » par discours interposé, chacun cognant sur son adversaire du jour en guise de programme.
Si certains croyaient trouver des réponses à leurs questions quant à la crise qui s’aggrave, ils ont été déçus. Georges-Louis Bouchez a servi ses vieilles recettes anti-ouvrières et dénoncé les discours « populistes » de ses adversaires du jour. De son côté Magnette a gonflé les muscles, a même parlé de lutte des classes, dénoncé la dérive droitière du MR et proposé de taxer les plus riches.
La lutte des classes, les travailleurs la vivent tous les jours avec l’augmentation des prix et les licenciements. Pour les politiciens du PS, la lutte de classes est un mot creux dont ils se souviennent une fois par an pour les discours.
Le lendemain 2 mai, les deux mêmes politiciens étaient réunis pour un débat à l’Université Saint-Louis. L’ambiance était sensiblement différente. Après les grandes déclarations sur les « dérives » de l’adversaire, ils en étaient revenus au tutoiement. Il est en effet difficile pour des partis servant la bourgeoisie depuis des décennies de jouer la comédie trop longtemps. Et puis pourquoi jouer la comédie puisque les travailleurs ne sont pas là pour les voir !