En Russie, le 8 mars 1917, en pleine guerre, les femmes ont déclenché la révolution russe, qui allait mener à la prise du pouvoir des travailleuses et des travailleurs à travers des soviets – assemblées et conseils élus démocratiquement – dans chaque quartier et usine. La Russie était alors imprégnée d’idées misogynes, et il était bien ancré dans les traditions d’offrir un fouet au mari le jour de son mariage. En quelques mois, la révolution a bouleversé tous les rapports sociaux. En remettant en question l’État et le capitalisme, les travailleurs, au premier rang duquel se trouvaient les travailleuses, ont transformé la Russie arriérée en le pays le plus avancé du monde au niveau du droit des femmes.
En octobre 1917, la Russie était le premier pays à avoir une femme ministre, à proclamer l’égalité juridique et politique (donc le droit de vote) entre les femmes et les hommes, à inscrire le droit au divorce pour les femmes et le droit à l’avortement dans la loi. Pour comparaison, le droit de vote des femmes n’est arrivé qu’en 1948 en Belgique, et le droit à l’avortement n’a été autorisé partiellement qu’en 1990…
Les révolutionnaires russes ne se sont pas arrêtés là. Pour mieux répartir le travail domestique, les travailleurs au pouvoir en ont fait une tâche collective, en commençant à construire des crèches et des cantines, pour que l’égalité politique ne soit pas qu’un discours, mais puisse se réaliser en libérant les femmes de leur double journée.
Ce programme était posé, mais il aurait fallu des années avant de réaliser complètement dans les faits l’égalité des sexes. L’arriération économique du pays, la guerre civile qui y faisait rage et l’étranglement économique par les États capitalistes, ont maintenu le pays dans un état de sous-développement, et ont permis à une caste de bureaucrates dirigée par Staline de prendre le pouvoir et de liquider progressivement les conquêtes féministes de la révolution.
Mais la révolution russe a permis de montrer la seule voie qui permette de mettre fin à toutes les oppressions, et donc à l’oppression des femmes !
Dans une période où la crise fait monter l’extrême droite et les risques de généralisation de la guerre, la perspective d’un changement révolutionnaire est plus que jamais nécessaire !
Manifestation du 8 mars à Bruxelles : 17h Gare centrale |