Au Sénégal, les mobilisations de la population ont fini par mettre dehors le président Macky Sall, en place depuis 2012. Comme de nombreux dirigeants africains, Macky Sall était le complice du pillage des richesses par les pays impérialistes, en premier lieu la France, qui fournissait d’ailleurs les armes et les véhicules blindés nécessaires au régime de répression du pays, qui a fait 14 morts depuis 2021.
Mais c’est finalement les dirigeants occidentaux qui ont poussé dehors l’ancien président, préférant jouer la carte de la démocratie de façade plutôt que de risquer l’approfondissement de la contestation. Les élections ont porté au pouvoir le parti d’Ousmane Sonko, un opposant de longue date apprécié par la population car il dénonçait la corruption du régime au point d’être mis en prison.
Mais le nouveau régime ne pourra pas changer grand-chose à la situation du pays, où près de 40% de la population vit avec moins de 1$ par jour. Car le parti d’Ousmane Sonko ne compte pas s’attaquer à l’impérialisme, et le nouveau président, dès son premier discours, a même rassuré les investisseurs en promettant de rester le « pays ami et l’allié sûr » de « tout partenaire qui s’engagera avec [le Sénégal] dans une coopération vertueuse ». Les promesses du parti s’adressent surtout aux Sénégalais les plus riches, en leur promettant « l’accès aux marchés publics des entreprises à capitaux nationaux » ou « l’appui aux champions nationaux », mais rien pour la majorité de la population la plus pauvre. Quant à la revendication de sortie du franc CFA, une monnaie contrôlée par la France, elle est certes légitime, mais ne garantit en rien l’amélioration du sort de la population, comme le montrent les pays d’Afrique qui ont leur propre monnaie.
Les travailleurs du Sénégal ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se débarrasser du pillage impérialiste et sortir de la misère, en se mobilisant autour de leurs intérêts et par-delà les frontières du Sénégal et même de l’Afrique.