Sénégal : Macky Sall s’en va, pas la colère

Macky Sall, le président du Sénégal, a annoncé le 3 juillet qu’il ne se présenterait pas aux élections de février 2024, après déjà deux mandats. Malgré ses entourloupes pour affaiblir l’opposition d’Ousmane Sonko, les émeutes qui ont fait 16 morts en juin dernier ont eu raison de son obstination à se porter candidat.

Même l’impérialisme français, qui entretient pourtant de très bonnes relations avec Macky Sall, a fait pression pour qu’il renonce à un troisième mandat au vu des émeutes. Macron craignait que cela débouche sur une colère encore plus grande qui prendrait presque obligatoirement un tour anti-français et risquerait, comme au Mali et au Burkina Faso, de déboucher sur l’éviction des forces françaises de ces anciennes colonies.

Selon le journal Jeune Afrique, Macron a déclaré, quelques jours avant l’annonce du retrait de  la candidature, que « la France pourrait l’appuyer s’il décidait de se tourner vers d’autres horizons à l’issue de son actuel mandat », une manière diplomatique de l’écarter après usage.

Mais même si Macky Sall s’en va, son successeur ne résoudra pas les problèmes de la population. Les prix n’ont pas cessé de flamber avec la crise du Covid en 2019, puis la guerre en Ukraine et toutes les spéculations des capitalistes sur les produits alimentaires et de l’énergie.

Elles ne se limitent pas au Sénégal : l’été dernier c’est en Guinée que de grandes manifestations avaient secoué le pays pour protester contre la junte militaire au pouvoir par un coup d’état après que Alpha Condé, ex-président, ait lui aussi cherché à faire un troisième mandat. Quelques mois plus tard, les Burkinabés descendaient à leur tour dans la rue. Et à chaque fois, violences, répression et censure ont constitué la réponse des pouvoirs.

En fait, derrière ces dirigeants plus ou moins dictatoriaux, ce sont les dirigeants occidentaux comme la France, qui tirent les ficelles du pouvoir et les capitalistes occidentaux qui s’enrichissent sur le dos de l’Afrique et des Africains.