« Depuis plus de 100 jours, les travailleurs sont acculés et la concertation sociale n’est qu’une mascarade. Les syndicats veulent envoyer un signal clair au gouvernement fédéral : les travailleurs et travailleuses sont acculés, et les partenaires sociaux sont relégués au rang de simples spectateurs. Dans ce contexte, l’action est inévitable. Le message est clair : ceux qui entravent la concertation provoquent la contestation. »
Voilà ce qu’écrivait la FGTB fin avril pour inviter à une large mobilisation le 25 juin prochain dans le prolongement du plan d’action lancé en décembre 2024. Dans le même paragraphe, les directions syndicales font le constat que la concertation sociale n’est qu’une mascarade tout en appelant à se mobiliser pour… sauver la concertation sociale. Bizarre non ?
Les directions syndicales sous-entendent en réalité que la concertation sociale « fonctionnait avant », qu’elle ne « fonctionnerait plus aujourd’hui » et que par des mobilisations il serait possible de la « réparer ». Ce n’est pas nouveau : dès février, le président de la FGTB (Bodson) affirmait que l’objectif des mobilisations syndicales n’était pas de renverser le gouvernement mais « (…) d’établir un rapport de force immense, pour faire en sorte que les employeurs acceptent d’avoir, avec nous, une vraie concertation sociale ».
Par ce genre de phrases, les directions syndicales trompent les travailleurs de deux façons.
D’abord les concessions sociales du patronat après la 2eme guerre mondiale n’étaient pas dues aux compétences de négociateurs syndicaux ou à la bonne volonté patronale, mais à la nécessité pour le patronat de relever le niveau de santé et de vie de la classe ouvrière pour la remettre au travail.
Ensuite, il est évident que le programme de mobilisation actuel des centrales syndicales n’est pas à même de créer un rapport de force qui pourrait faire reculer le patronat. L’éparpillement des mobilisations et des grèves, loin de préparer une mobilisation de grande ampleur, a plutôt tendance à démoraliser.
Alors, plutôt que d’avoir l’illusion « d’envoyer un message clair au gouvernement » comme ils disent, discutons avec nos collègues et invitons les à participer aux différentes mobilisations pour être présents, discuter de notre avenir et aller au-delà des limites syndicales le jour où ce sera possible !