Le 6 avril, les habitants de Sarajevo ont rappelé qu’il y a 30 ans commençait le siège de leur ville par les forces nationalistes serbes. Ce siège de 44 mois est un des épisodes d’une guerre civile qui fit 200 000 victimes et a provoqué la fuite de 4,5 millions de réfugiés.
Les forces nationalistes qui ont mené cette guerre en y entraînant de force des populations qui vivaient pourtant ensemble, ont tour à tour été soutenues par les puissances européennes et américaines avant que celles-ci viennent ajouter leurs propres destructions, comme le bombardement de Belgrade en 1999.
30 ans après, les différents États issus de la décomposition de la Yougoslavie ne se sont pas remis des destructions matérielles et économiques. Sarajevo est ainsi la ville la plus polluée d’Europe car son parc automobile est le plus vieux et le chauffage dépend essentiellement du charbon.
Un fossé de sang sépare maintenant les communautés et les forces nationalistes croates et serbes se préparent à un nouveau dépeçage de la Bosnie-Herzégovine dans le prolongement du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
En 2014, la population de Bosnie-Herzégovine avait connu une large mobilisation contre les dirigeants du pays enrichis par la corruption et le pillage de l’économie, mais aussi contre les plans d’austérité imposés par le FMI et le découpage ethnique entériné par les puissances européennes.
La tragique histoire de l’ancienne Yougoslavie est un avertissement pour les populations ukrainienne, russe et européenne sur l’impasse du nationalisme et des guerres où les puissances capitalistes sont à la manœuvre avec la peau des peuples.