Les syndicats appellent à une manifestation nationale ce mercredi 7 octobre. Cela nous donne l’occasion d’exprimer collectivement la colère du monde du travail, il faut la saisir !
Les raisons d’être en colère ne manquent en effet pas, et pas seulement pour ce qui concerne le gouvernement. Les salaires baissent, les conditions de travail se dégradent, les jeunes peinent à trouver un travail et pour décrocher un emploi, ils doivent se plier aux moindres exigences des patrons, jusqu’à y perdre leur santé. Avec ça, les gouvernements baissent les pensions, gèlent les salaires, nous font payer plus de taxes, font des économies dans tous les services à la collectivité et vident les caisses de la sécurité sociale pour donner des cadeaux aux patrons !
Ce sont les travailleurs qui payent le prix fort de la crise, à la place des actionnaires des grandes entreprises et leurs banquiers qui en sont pourtant responsables.
Et avec chaque recul que le camp patronal arrive à nous imposer, il se sent encore plus encouragé pour l’attaque suivante.
Le chômage pèse lourdement et fait tomber le masque de la dictature patronale : ce sont eux qui ont le pouvoir de décider si on a un emploi, un salaire, ou pas. Le patronat se sent tellement sûr de lui que dans les entreprises, règnent l’arrogance et les insultes, que les droits sociaux et syndicaux sont bafoués, que le harcèlement va jusqu’à ce qu’on quitte son emploi sans même se faire licencier.
Choisir de se défendre, dans ces circonstances, demande de prendre son courage à deux mains. Mais choisir la résignation ne fera qu’aggraver cette situation et le rapport de force basculera encore plus en faveur des exploiteurs. On n’entend plus que le patronat et les démagogues à leur service qui prêchent la résignation et la division. Il faut qu’on entende les travailleurs et leurs revendications !
Il est vrai que ce n’est pas une seule manifestation qui arrêtera le gouvernement et le patronat. Il faudra des grèves, et une vraie mobilisation consciente des travailleurs.
Et il est vrai que ce ne sont pas les directions syndicales qui conduiront une lutte déterminée contre les patrons et les gouvernements. La seule perspective des directions syndicales, c’est de maintenir ce qu’ils appellent la concertation sociale qui leur procure tant de postes bien au chaud. Mais quel terrain commun y a-t-il avec un patronat déterminé à préserver ses profits en condamnant des centaines de milliers de travailleurs au chômage et les autres à une vie d’exploitation qui vous laisse usés bien avant l’âge de la retraite ? Depuis janvier, les directions syndicales sont retournées discuter avec le gouvernement et le patronat. Cela n’a pas empêché le gouvernement de continuer ses attaques et de décider par exemple une mesure aussi inique qu’une TVA de 21% sur l’électricité !
Il est vrai aussi qu’il faut d’autres revendications que celles mises en avant par les directions syndicales.
Le problème fondamental pour les travailleurs c’est le chômage. C’est lui qui permet au patronat d’exercer son chantage permanent : vous acceptez mes conditions ou j’en trouve d’autres qui les acceptent. Ce qui est proposé dans les appels syndicaux pour amener cette « autre société plus juste » que prétendent défendre les directions syndicales, c’est l’éternelle « politique de relance et d’investissements ». Mais cette politique n’est rien d’autre que la poursuite de cadeaux aux entreprises qui vident les caisses de l’Etat et de la sécurité sociale depuis des années. Ces cadeaux n’ont jamais eu d’autre effet que d’augmenter les profits en vidant les caisses publiques. La lutte pour l’emploi ne peut s’envisager sans imposer aux patrons l’interdiction de licencier, sans imposer le partage du travail entre tous, sans être déterminé à prendre sur leurs profits pour payer les salaires !
Alors, il est vrai que cette manifestation n’est pas organisée pour imposer le changement profond qui serait nécessaire. Mais ne laissons pas au patronat et aux gouvernements la satisfaction de voir les travailleurs se détourner des appels collectifs ! Ils seraient trop contents de pouvoir faire disparaître jusqu’au souvenir des rassemblements et luttes collectives, parce que ce sont elles justement qui les ont contraints dans le passé à faire des concessions aux travailleurs. Ils en auront les mains encore plus libres. Au contraire, mettons la manifestation à profit pour discuter entre nous de nos revendications et retisser les liens entre travailleurs. C’est la meilleure façon de préparer les luttes nécessaires.