La faillite programmée par le gouvernement italien de sa compagnie aérienne Alitalia, en octobre 2021, n’a été qu’une manœuvre dirigée contre les travailleurs. Seuls 3 000 des 10 000 employés ont retrouvé un travail dans la nouvelle compagnie ITA Airways et ils ont été contraints d’accepter une baisse de leur salaire de 30% et un recul supplémentaire de leurs conditions de travail.
Cela rappelle ce qui s’est produit avec la Sabena. Après avoir laissé durant les années ’90, les actionnaires du groupe Swissair « piller les caisses de la compagnie » selon les mots des curateurs de la Sabena, le gouvernement belge fit le choix de laisser la Sabena faire faillite au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Les curateurs chargés de la liquidation de la Sabena, ont depuis 20 ans vendu de nombreux biens, allant d’avions à des hôtels de luxe, pour un total de 1 milliard €. Ils estiment que la Sabena n’aurait pas dû tomber en faillite et que les administrateurs de la compagnie, nommés par le gouvernement belge, ont été trompés par la direction de Swissair y compris par la fabrication de faux documents. Ils accusent en outre la justice belge de n’avoir pas mené d’enquête pour révéler les responsabilités, jusqu’à ce que la prescription empêche toute poursuite.
Tout cela est possible. Mais ce qui a déterminé l’attitude du gouvernement belge, c’est avant tout la volonté d’utiliser la faillite et les licenciements pour imposer une importante baisse des salaires et encore davantage de flexibilité aux travailleurs d’une nouvelle compagnie, aujourd’hui Brussels Airlines.
Les ministres socialistes belges, Johan Vande Lanotte pour le SP, Elio Di Rupo pour le PS, ont participé à cette tromperie et usé de leur influence sur les organisations syndicales pour paralyser les réactions des travailleurs.
Voilà des vérités que les travailleurs ne doivent pas oublier pour préparer leurs luttes de demain !