Les médias se sont fait l’écho ces derniers jours des risques de coupures d’électricité, dès le mois de novembre, à cause d’une pénurie d’électricité. En cause ? L’arrêt d’un sixième réacteur nucléaire sur les 7 présents en Belgique !
Avant la libéralisation de la production en 2007 et la division en trois marchés (Wallonie, Flandre, Bruxelles), les ministres se relayaient pour nous vanter les mérites de la concurrence.
D’après ces glorificateurs de l’économie capitaliste, les clients allaient être les grands bénéficiaires de la concurrence et les factures allaient baisser… Bien sûrc’est le contraire qui s’est produit !
La production et la distribution de ce bien, essentiel à tous,ont été éclatées entre diverses sociétés privées, dont l’objectif est de faire le maximum de profits pour satisfaire des actionnaires de plus en plus avides.
Ainsi Electrabel-Engie fabrique le courant, Elia ledistribue dans les câbles, puis des gestionnaires de réseau s’occupent des compteurs et facturent aux clients. La CREG, la Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz est censée contrôler l’ensemble de ce puzzle !
Pour augmenter leurs profits, toutes ces sociétés ont pressuré leurs salariés pour travailler toujours plus vite, toujours plus précaires, toujours plus mal payés. Et elles ont réalisé le minimum d’investissements et d’entretien.
Ainsi les centrales nucléaires ont été déclarées bonnes pour le fonctionnement malgré leur âge limite dépassé, avec l’avis complaisant de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN). Finalement l’AFCN ayant fini par découvrir qu’il y avait une usure anormale des centrales etque d’importantes structures de protections n’étaient pas conformes aux plans, Electrabel a dû arrêter 5 des 7 réacteurs et prévoir de longs travaux de rénovation. Quant au sixième, il doit s’arrêter pour être rechargé en combustible.
Il est évident que la concurrence entre toutes ces sociétés, loin d’améliorer la production et la distribution d’électricité, entraîne de graves disfonctionnements qui menacent même sa fourniture !
En plus, toutes ces sociétés se retranchent derrière le secret commercial chaque fois qu’on leur demande de rendre des comptes sur leur fonctionnement et leurs choix.
Finalement les responsables de la CREG (qui, dans ces circonstances, sont de leur propre aveu contraints de faire confiance aux déclarations des sociétés privées) ont annoncé que la production d’électricité par des centrales au gaz et l’achat d’électricité à la France, allaient faire grimper les factures d’électricité des ménages qui ont souscrit un contrat à tarif variable. C’est le cas d’un peu moins de la moitié des ménages !
Mais c’est bien avant ce prétexte de pénurie d’électricité que le prix des factures d’électricité a augmenté.
Un comparateur d’énergie a calculé qu’une facture de 568 € en 2009 avait augmenté de 120 € en 2016, essentiellement à cause du transport et de la distribution, dont le prix a cru de 86 % en 7 ans !
Contrôler la production et la distribution d’énergie rapporte ! En 2018, Engie, la société mèred’Electrabel et de nombreuses autres sociétés dans le monde, a distribué plus de 1,8 milliard d’euros de dividendes aux actionnaires.
Dans ces dividendes, il s’y trouve la part supplémentaire de bénéfice de près de 40 % sur chaque kWh vendu en Belgique, par le simple prolongement du fonctionnement des centrales nucléaires au-delà de leur durée de vie prévue.
Ainsi, dans un pays riche et développé comme la Belgique, la gestion capitaliste où seul compte le profit, ne peux même pas garantir la simple fourniture de l’électricité. Sans parler des risques bien plus graves encore que l’exploitation des centrales nucléaires vétustes fait courir à toute la population.
Tout cela n’empêche pas les dirigeants capitalistes, et ceux qui les servent dans les gouvernements, de nous prêcher la résignation. Ils nous disent que si ce système économique n’est pas parfait, c’est quand même le meilleur et que ceux qui sont élus, aux gouvernements ou dans les communes, vont l’améliorer peu à peu… Mais c’est faux ! Au lieu de s’améliorer peu à peu le monde capitaliste se dégrade de plus en plus vite et ce scandale de l’électricité en est un symptôme de plus.
C’est pour cela qu’on ne peut pas compter sur les élections pour changer les choses : ceux que l’on va élire n’ont pas de pouvoir. Le vrai pouvoir est entre les mains des actionnaires, des banques, en fait d’une petite minorité de milliardaires.
C’est pour cela que quel que soit le vote qu’on va faire dimanche 14, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de se préparer à des luttes importantes pour faire reculer les capitalistes d’abord et les renverser finalement quand on en aura la force.