Ce 30 mars, la ministre de la Santé Maggie De Block et Philippe de Backer, président de la Task Force chargé de l’approvisionnement urgent en masques et autre matériel sanitaire ont annoncé l’annulation de la commande de plusieurs millions de masques FFP2.
Selon ces deux responsables politiques, le fournisseur « a changé les modalités du bon de commande après que la commande ait été placée. En outre, il a soudainement exigé un acompte alors qu’il avait été convenu que le paiement serait effectué après que les masques auraient été livrés, donc au moment où la commande était sûre. »
Il s’agit de la société de vente en ligne de produits paramédicaux Pharmasimple. Son fondateur, l’Ucclois Michaël Willems, avait annoncé le 4 mars en grande pompe pouvoir fournir 3 millions de masques FPP2 en 3 jours. Bien sûr il conteste dans la presse la version du ministère.
L’histoire de cette société en dit long sur la logique capitaliste : fondée en 2010 et côté en Bourse depuis 2016, elle n’a officiellement pas rapporté de profits, par contre la société a déjà racheté à coup de millions plusieurs autres pharmacies en ligne pour s’assurer une position dominante sur le marché. Son fondateur a raconté en 2015 à l’Echo être fier d’avoir « acheté sa première pharmacie… avec zéro euro en poche ».
La vie de milliers de personnes est en jeu et
notamment celle du personnel de la santé, mais pour les « entrepreneurs », c’est juste un moment où l’offre est basse et la demande explose, et
donc le moment de réaliser de jolis surprofits ! Certains traders en
matériel médical l’ont crûment expliqué.
En temps normal, leur monde fête ce genre de margoulins comme exemple de réussite et les nomme « entrepreneur de l’année ».
La santé de la population et la survie de milliers de personnes dépend de ces spéculateurs. La moindre des choses serait de réquisitionner Pharmasimple, ainsi que tous les stocks de masques des entreprises, et toutes les entreprises où il serait possible de produire des masques.
Placées sous le contrôle des travailleurs, les solutions ne manqueront pas. Il y en a dans les têtes des travailleurs du textile, du pharmaceutique et bien d’autres pour les produire à prix coûtant !
Au lieu de ça, le gouvernement incurablement inféodé aux intérêts des capitalistes, impose des amendes à ceux qui se promènent dans les parcs.
Pendant qu’ils comptent leurs millions, les travailleurs de la santé comptent leurs morts. Les travailleurs n’oublieront pas qui sont les assassins.