Dans le cadre du plan de relance européen, la Belgique a reçu 6 milliards d’euros, dont 500 millions ont été accordés à la Fédération Wallonie Bruxelles, qui a décidé d’en affecter 230 à la rénovation des bâtiments scolaires. Cet argent européen est censé servir à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments.
Dans la presse, les ministres et responsables des différents réseaux d’enseignement (fédération, officiel, catholique…) se sont querellés sur la manière de répartir cet argent entre les différents réseaux. Les diatribes échangées à ce propos sont d’autant plus vaines que non seulement la part du budget consacré aux bâtiments ne représente que 5% du budget de l’enseignement (85 % du budget étant constitué par les salaires qui sont subventionnés par l’Etat à 100% pour tous les réseaux) mais que surtout cette somme est tout à fait insuffisante pour couvrir les besoins !
L’état de délabrement des bâtiments scolaires est tel que l’an passé, le ministre Daerden en charge du budget estimait que 40% des écoles de la FWB étaient menacées de fermeture pour insalubrité ! Un cadastre réalisé en l’an 2000 estimait quant à lui les travaux à réaliser pour rénover les bâtiments scolaires, tous réseaux confondus, à plus de 1 milliard d’euros, qui correspondrait aujourd’hui à plus de 1,8 milliard en tenant compte de l’évolution des prix. Et il faudrait rajouter 4 à 6 milliards d’euros pour mettre les bâtiments en « conformité énergétique ».
230 millions d’euros ne sont donc qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins ! Et l’on ne parle même pas là des besoins en construction de nouvelles écoles pour pallier aux réfectoires surpeuplés quand ils ne sont pas carrément inexistants, aux salles de gymnastiques, bibliothèques, cours de récréations, salles de classes manquantes ! Sans compter le budget qui serait nécessaire pour embaucher le personnel manquant partout afin d’offrir un accueil et un enseignement digne de ce nom aux jeunes.
Les budgets pour l’enseignement sont insuffisants, comme pour la santé ce n’est clairement pas la priorité des gouvernements d’assurer les besoins de la population. Ils trouvent par contre beaucoup plus facilement les moyens quand il s’agit de sauver les banques ou d’augmenter le budget de l’armée !