Refusons de payer la crise des capitalistes !

Trois ans presque jour pour jour après le sauvetage in extremis de la banque Fortis, l’Etat belge vient de racheter la banque belge du groupe Dexia pour quelque 4 milliards d’euros pour la sauver de la faillite.

Le futur gouvernement n’a même pas encore décidé comment économiser 10 milliards sur le dos de la population pour éponger les dettes accumulées avec le sauvetage bancaire de 2008 que d’autres milliards sont déjà programmés pour venir en aide aux capitalistes qui sont en train de se noyer dans les spéculations financières.

Et Reynders ment en disant que cela ne « coûtera rien au citoyen ». Les communes, actionnaires de Dexia, perdent actuellement 2 milliards d’euros dans l’affaire. Les communes les plus populaires n’arrivent pourtant déjà plus à nouer les deux bouts. Ce seront les habitants de ces communes les plus pauvres qui payeront la note, par des suppressions d’emplois, par des réductions de travaux, le report de la rénovation de logements, etc.

Et puis, pour racheter Dexia, l’Etat belge s’endette encore un peu plus auprès des banques qu’il vient de sauver ! Et c’est finalement toute la population qui payera les intérêts des milliards empruntés pour sauver les gros actionnaires des banques !

Dexia, c’était la semaine passée. Cette semaine, c’est ArcelorMittal qui met des milliers de familles de travailleurs devant le fait accompli en fermant deux hauts fourneaux à Liège. ArcelorMittal a pourtant réalisé près de 4 milliards de profits en 2010 et engrangé toute une panoplie d’avantages fiscaux et de cadeaux en Belgique, qui lui permettent de ne payer que 486 euros d’impôts !

Avant même que les conséquences de la nouvelle crise financière se fassent sentir par une baisse des ventes de l’acier, les riches actionnaires sauvegardent d’avance leurs profits en poussant la population de toute une région de la pauvreté vers la misère. En privant des milliers de travailleurs de leurs salaires, les capitalistes ne font qu’accélérer la crise économique.

Cette catastrophe qui s’abat sur les classes populaires n’est pas une catastrophe naturelle, une affaire de « marchés » anonymes. Derrière la crise, il y a quelques grands actionnaires de grandes banques et de grandes entreprises qui s’enrichissent de façon démesurée, et un certain nombre sont près de chez nous.

Ainsi, d’après un rapport de la Banque Nationale, les bénéfices des entreprises belges sont passés de 47 milliards en 2000 à 82 milliards en 2009, une hausse de 75 %. Et ce sont surtout les actionnaires qui en ont bénéficié, car dans le même temps, leurs dividendes sont passés de 9 à 26 milliards, près de 200 % d’augmentation ! Et c’est en 2008 et 2009, en pleine crise, que la hausse était la plus forte.

Nous ne pouvons pas les laisser continuer ainsi, car ils nous conduisent à la catastrophe.

Les travailleurs ne peuvent pas accepter de perdre leur travail et leur salaire parce qu’une entreprise qui fait des milliards de bénéfices décide de licencier ou de fermer : il faut imposer l’interdiction des licenciements dans les entreprises ! Il faut imposer le partage du travail qui reste entre tous les bras libres, dans les entreprises privées, comme dans les services publics.

Les travailleurs doivent défendre leur salaire face à la hausse des prix et il faut sortir les pensionnés de la misère où les conduisent des pensions bien trop faibles. Pour cela il faudra revaloriser les salaires et les pensions et imposer qu’on revienne à une réelle indexation sur les prix.

Et si les entreprises nous disent qu’ils n’ont pas l’argent pour cela, qu’ils nous montrent leurs comptes ! Il faut lever le secret commercial et bancaire et soumettre les comptes des entreprises et de leurs actionnaires au contrôle des travailleurs. Toutes les discussions dans les conseils d’administrations doivent être rendues publiques. Il ne faut plus leur laisser la possibilité de mettre les travailleurs devant le fait accompli comme chez Mittal aujourd’hui, Opel, Carrefour, Volkswagen…  hier.

Nous n’avons pas à payer une dette qui a été contractée pour sauver des spéculateurs et des capitalistes, les premiers responsables de la crise ! Ce n’est pas notre dette, c’est la leur, c’est à eux de la rembourser !

Et nous ne pouvons plus laisser les banques nuirent en dehors de tout contrôle. Or, ce n’est pas l’Etat qui contrôle les banques, ce sont les banques qui contrôlent l’Etat, réduit au rôle de débiteur surendetté ! Il faut exproprier les banques, les regrouper en une seule et la soumettre au contrôle des travailleurs.

Ces mesures sont nécessaires pour arrêter cette spirale infernale de la crise et imposer que les moyens énormes gaspillés dans la spéculation soient utilisés dans l’intérêt de la collectivité.