Fin mai, le gouvernement a déposé un projet de « loi-programme » qui organise un pillage massif des poches des travailleurs. On y retrouve la fin des primes de nuit entre 20h et minuit. La limitation des allocations de chômage après deux ans qui exclurait plus que 100.000 personnes du chômage. Et aussi l’augmentation des droits d’enregistrement pour les procédures d’acquisition de la nationalité, qui passent de 150 à 1.000 euros. Ou encore le retour de la période d’essai de six mois avant l’obtention d’un contrat.
Et de nouvelles attaques sont apparues au grand jour.
La limitation des préavis de licenciement à un an par exemple. Cela implique qu’après 17 ans de carrière, le délai de préavis cesserait d’augmenter. C’est une façon de limiter le coût et donc de faciliter au patronat le licenciement des travailleurs plus anciens ! L’exonération d’impôts sur les allocations de chômage serait supprimée. Ainsi, même les travailleurs qui ont récemment perdu leur emploi pourraient perdre jusqu’à 200 euros par mois.
Pour chaque mesure, le gouvernement cherche à opposer une partie des travailleurs aux autres : jeunes contre vieux, avec emploi contre sans emploi. Pour tenter de justifier le projet de suppression de l’un des trois jours de maladie sans certificat, il oppose les travailleurs « qui compensent pour les autres » aux travailleurs « qui en font clairement moins ».
C’est révoltant ! Toutes ces divisions leur servent à donner l’illusion que certains travailleurs seraient épargnés. C’est faux ! Les attaques actuelles contre le monde du travail concernent l’ensemble des travailleurs. Et ceux qui ont l’illusion qu’ils ne seraient pas touchés déchanteront. Car toutes ces mesures – l’augmentation de la précarité et du chômage, la baisse des allocations et des pensions – pèseront sur les salaires et les conditions de travail de tous.
Le patronat prétend que les réformes actuelles sont nécessaires pour « assainir les finances ». Mensonge ! En plus des milliards dépensés pour acheter des armes, il y a chaque année des dizaines de milliards d’euros qui partent en cadeaux aux entreprises privées.
Les grands groupes, tout en licenciant, continuent d’engranger des milliards de profits ! Electrabel, une filiale du groupe Engie, a réalisé 7,9 milliards de profits en 2024 et a décidé de verser 6,2 milliards en dividendes à sa maison mère !
De l’argent, il y en a ! Les attaques actuelles, et la volonté du patronat de trouver de l’argent public pour l’armement et maintenir, voire augmenter ses profits, sont la conséquence du faible rapport de force actuel des travailleurs face à la bourgeoisie.
En refusant, en février, d’essayer de mobiliser plus largement les travailleurs, en dispersant les mobilisations, les directions syndicales portent une part de responsabilité dans l’état actuel du rapport de force.
Quant au Parti socialiste, il ne dénonce aujourd’hui les mesures gouvernementales que pour tenter de faire croire aux électeurs que dans un prochain gouvernement il pourrait mener une autre politique que celle du patronat. Alors que depuis des dizaines d’années, il a toujours été le fidèle serviteur des intérêts de la bourgeoisie ! Et il accentue la division communautaire en prétendant que les attaques ne viseraient que les francophones ou que les néerlandophones y auraient intérêt.
Mais les attaques actuelles ne sont pas une fatalité !
Il faut refuser de se taire, refuser d’accepter l’avenir sinistre qu’ils nous préparent. Dire NON, on ne s’habituera pas à la violence de cette société dans laquelle des ministres trouvent normal de couper les vivres à des parents qui n’ont pas réussi à retrouver un emploi après s’être fait virer par une multinationale regorgeant de profits.
On ne s’habituera pas à la misère qu’ils nous préparent, à un monde où les violences policières contre les jeunes des quartiers populaires sont tellement courantes et impunies qu’un agent de police a tué un gamin de 11 ans qui roulait en trottinette électrique dans un parc ! On ne s’habituera pas à un monde où, pour maintenir leur pouvoir, les capitalistes dressent des barbelés entre les peuples, enfermant les uns, et nourrissant partout la peur, le racisme et toutes les divisions. On ne s’habituera pas à un monde de guerre et de sang.
La dégradation de toute la société n’est pas une fatalité. Les travailleurs sont nombreux et font tout tourner dans la société, ils sont en mesure de faire reculer patronat et gouvernement en s’organisant, en unissant leurs luttes. Ils ont même la capacité de renverser la bourgeoisie et d’instaurer une société sans guerre et sans misère !