RDC : impérialisme coupable

La guerre continue de faire rage dans l’Est du Congo. Rien que sur la première semaine de l’année, plus 100.000 personnes ont été déplacées dans l’Est de la RDC suite aux combats entre les forces armées congolaises et le M23. Début janvier, le M23 s’est ainsi emparé de la ville de Masisi, reprise le mercredi 8 janvier par les forces armées congolaises, puis reprise à nouveau en partie par le M23 le lendemain. Pour les populations, cette guerre continue ne peut amener que plus de massacres et de déportations.

Le M23, groupe armé qui contrôle de plus en plus de territoires dans le Kivu, est soutenu par le Rwanda et l’Ouganda, qui tirent profit de la revente des minerais de la région… y compris aux entreprises européennes. Les capitalistes occidentaux qui sont à l’origine des conflits de la région, tirent profit des minerais provenant du pillage du Kivu.

Incapable de mettre fin à ce massacre, l’État congolais multiplie les menaces. Depuis 2003, il existait en RDC un moratoire sur la peine de mort. Les condamnations à mort, régulièrement prononcées, étaient systémati- quement commuées en prison à perpétuité. Depuis mars 2024, le moratoire a été levé et le nombre de condamnations à mort est en hausse, dont de nombreux jeunes membres de gangs urbains.

Le 9 janvier, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a aussi annoncé sur X que : “Tout acteur politique, de la société civile, journaliste, religieux, qui relayera les activités de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23, subira désormais la rigueur de la loi (peine de mort). Notre intégrité territoriale ne se marchande pas.”

Face au M23, certains appellent à renforcer l’État congolais, en espérant que celui-ci pourrait protéger la population. C’est une illusion, car l’armée congolaise est composée des mêmes groupes armés qui terrorisent la population.

Comme dans toutes les guerres, les travailleurs congolais n’ont rien à attendre ni d’un camp, ni de l’autre, et encore moins des dirigeants occidentaux dont les trusts organisent le pillage des minerais du pays, en s’appuyant autant sur les États congolais et rwandais que sur les nombreux groupes armés qui empoisonnent le pays !