Quelques échos du bulletin Audi

Une période difficile ?

« Notre usine traverse une période difficile », écrit la direction. C’est faux : ce n’est pas l’usine, ce sont les ouvriers de l’usine qui traversent une période difficile, et même catastrophique ! Ceux qui ont été jetés dehors et ont perdu leur salaire, comme ceux qui sont toujours là à trimer sous les menaces et à user leur santé. 

Les actionnaires, eux, vont à merveille : avec un résultat opérationnel de 6,3 milliards en 2023 pour le groupe Audi, chacun de nous leur a rapporté 72.000 euros. Donc, en plus d’avoir gagné notre salaire, nous en avons gagné plus de deux pour eux. Et si c’est difficile de vivre, c’est bien à cause de ça ! 

Des économies sur nos mains

Les chefs ont reçu la directive de réduire la consommation des gants et d’inciter à leur réutilisation, avec la devise : faire laver, pas jeter.

C’est sûr qu’il y a beaucoup de gaspillage dans l’usine, à commencer par la direction elle-même. Mais c’est sur nos mains qu’ils commencent les économies !

Un lundi de visseuse

Après 2 semaines à l’arrêt, les visseuses et boulonneuses n’avaient aucune envie de travailler lundi matin. Sentiment partagé…

Une maladie capitaliste

L’absentéisme serait trop élevé et empêcherait de « produire à la vitesse prédéterminée ». Mais pourquoi ont-ils besoin de 15 voitures à l’heure, alors qu’ils nous expliquent en même temps que « nous ne pouvons pas produire de voitures pour les mettre sur les parkings » ?! Et ce sont les mêmes qui « prédéterminent la vitesse » qui ont viré nos collègues qui manquent à la production. 

Produire moins mais toujours plus vite, c’est la logique dingue du capitalisme. 

Leurs problèmes… et le nôtre

Devant les mauvaises ventes des voitures électriques, certains dirigeants des grands groupes d’automobile évoquent l’abandon de l’objectif du « tout à l’électrique » pour 2030.

Ils sont suivis en cela par le représentant du syndicat IG Metall dans le conseil de surveillance d’Audi. Il réclame un retour à la production de voitures thermiques pour le site d’Ingolstadt, faisant espérer plus de sécurité d’emploi avec cette « politique industrielle ».

Les travailleurs n’ont rien à en espérer. Car peu importe que les voitures roulent à l’essence ou à l’électrique, les profits se feront avec l’huile de coude des travailleurs.

Notre problème n’est pas le choix du modèle, ni du type de moteur, mais de défendre nos existences contre l’exploitation et contre les patrons qui veulent nous faire payer les aléas de leur économie désastreuse !