Travailleurs flamands et francophones, de PME comme de grandes entreprises, du privé et de la fonction publique : entre 70 et 80 000 manifestants sont venus à Bruxelles le 20 juin pour la défense de leurs salaires menacés par l’inflation. Beaucoup ont surmonté leur aversion pour « les promenades syndicales » entre la Gare du Nord et celle du Midi, dont se moquent bien les patrons et les gouvernements. Parmi les manifestants, le sentiment est que, même si une manifestation ne suffit pas pour obtenir les augmentations de salaires nécessaires, il faut malgré tout commencer à exprimer sa colère.
Les discours syndicaux l’ont rappelé : malgré la pandémie, malgré l’envolée des prix de l’énergie, les profits des entreprises belges atteignent le sommet historique de 30 milliards € bruts par trimestre ! Oui, il y a de l’argent pour des augmentations des salaires et des pensions, mais pour le moment il est distribué aux actionnaires ! Pour imposer au patronat de renoncer à une partie de ces profits pour le consacrer aux salaires et pensions, il faudra des luttes puissantes entraînant des centaines de milliers, voire des millions de grévistes et de manifestants.