La FGTB appelle à des rassemblements régionaux le 3 juin contre les futures mesures d’austérité.
Effectivement, les portes paroles des capitalistes le répètent sans cesse : quel que soit le résultat des élections, le prochain gouvernement devra imposer à la population de lourdes mesures d’austérités, en prenant sur les salaires, les pensions, les allocations et le financement des services utiles comme les hôpitaux, les écoles, les CPAS…
C’est une attaque massive qui se prépare ! Elle va de pair avec la vague de licenciements et de restructurations déjà en cours chez Van Hool, Audi, Volvo Truck, Barry Callebaut, Décathlon, Bpost, Crelan, Axa, Levi’s, Sanofi, Cora, ExxonMobil, etc.
Il s’agit en fait des deux faces d’une seule et même offensive généralisée, destinée à faire payer aux travailleurs la crise et l’augmentation des dépenses militaires. Elle dépasse de loin la situation de telle ou telle entreprise, service, secteur ou région.
Alors, c’est à la même échelle qu’il faut se préparer à s’y opposer ! Vu que le patronat attaque les travailleurs sur tous les fronts en même temps et que les problèmes sont partout les mêmes !
Mais comme l’ont montré les dernières « négociations » sur la norme salariale, comme l’ont montré les franchisations dans le secteur de la distribution, tout comme le montre la vague de licenciement et de restructuration en cours, le patronat est aujourd’hui déterminé à ne plus négocier avec les directions syndicales.
Pour faire payer la crise aux travailleurs, le patronat compte tuer dans l’œuf tout mouvement défensif et éviter qu’une victoire, même dans une seule grande entreprise, ne constitue un précédent qui pourrait faire tache d’huile !
Et pour cela, les capitalistes sont prêts à perdre des millions d’euros. C’est ce qui s’est passé chez Delhaize l’année passée, c’est encore ce qui s’est passé récemment, en France, dans l’entreprise MA France, un sous-traitant de Stellantis.
Il faut en tirer la leçon qu’aujourd’hui, face à des multinationales et à des capitalistes milliardaires, chercher à « faire mal au portefeuille », entreprise par entreprise, secteur par secteur est encore moins efficace qu’avant.
Seule une lutte d’une ampleur de celle des grandes grèves de 1960-61, qui embrasse plusieurs des secteurs de l’économie et qui mobilise des centaines de milliers, des millions de travailleurs, pourrait à ce stade faire reculer le patronat.
Car la force d’un tel mouvement de lutte, ce n’est pas tant le blocage de la production, que l’extension de la grève et la mobilisation jusqu’à ce que les travailleurs se trouvent en position de contester le pouvoir des capitalistes, sur les entreprises, sur l’économie, jusqu’à contester la classe capitaliste et son État !
C’est cela que craint vraiment le patronat !
Les rassemblements prévus par la FGTB en sont très loin. De simples actions symboliques ne pourront en rien faire reculer le patronat et les gouvernements. Mais les travailleurs qui participent à cet appel de la FGTB peuvent en faire une occasion pour tisser les liens et avoir les discussions entre eux qui participent à préparer la lutte nécessaire.