Arcelor Mittal: 2,9 milliards d’euros de bénéfices, en hausse de 1 500 % ; KBC : 1,86 milliards d’euros après une perte en 2009 ; Caterpillar : + 200 % au 4ème trimestre ; Total : plus de 10 milliards d’euros de bénéfice; Volkswagen : 4 milliards d’euros de bénéfice en 9 mois, + 300 %… Les profits explosent de nouveau, mais les patrons osent proposer une hausse des salaires de + 0,3 % hors indexation pour les travailleurs… en 2012 !
La FGTB et la CGSLB ont rejeté cet « accord interprofessionnel », à juste titre. Et à la CSC aussi, beaucoup de syndicalistes ne sont pas d’accord. Ce n’est pas un « accord », c’est une provocation !
Depuis la crise provoquée par la spéculation bancaire en 2008, ce sont les travailleurs qui en subissent seuls les conséquences. Ce sont eux qui ont perdu des centaines d’euros par mois au chômage économique, s’ils n’ont pas été licenciés tout court. Sans parler des jeunes dont plus de 30 % ne trouvent pas de travail ou galèrent entre des contrats précaires et le chômage.
Mais c’est justement comme ça que les entreprises ont réalisé ces énormes bénéfices malgré la crise : en aggravant l’exploitation par tous les moyens, en faisant payer les travailleurs ! Et on le voit, les capitalistes sont déterminés à aller toujours plus loin. Ils voudraient supprimer l’indexation des salaires, déjà très théorique après toutes les manipulations qu’elle a subie ces 20 dernières années. Ils voudraient pouvoir se débarrasser encore plus facilement des travailleurs, notamment en baissant le préavis des employés.
Et à quoi serviront tous ces profits ? A créer des emplois ? Non ! Au contraire, ils iront gonfler la spéculation et aggraver encore la crise !
Alors, il ne suffira pas de « rejeter » l’accord et puis de laisser le gouvernement l’imposer.
Les directions syndicales commencent à appeler à des actions. Il faut y être le plus nombreux possible. Ne les laissons pas dire que les travailleurs ne se sont pas mobilisés.
Mais nous ne pouvons pas nous limiter à réclamer une « marge de négociation » dans les secteurs et entreprises qui font des profits, comme le font les dirigeants syndicaux. Les dirigeants syndicaux espèrent ainsi maintenir leur rôle de négociateurs et de « partenaires sociaux ». Mais dans les entreprises qui ne font pas de profits, qu’ont-ils à proposer aux travailleurs ? Et aux pensionnés ? Et aux chômeurs ? Pour tous, la vie devient plus chère, et nous avons tous besoin d’une augmentation des salaires et des pensions.
Et puis le prochain gouvernement fédéral – ou l’ancien gouvernement en affaires courantes – ainsi que les gouvernements régionaux, se préparent à nous faire payer la dette que l’État a contractée en faisant cadeau de milliards aux banques pour les sortir de la faillite en 2008.
C’est pour cela que sans une mobilisation forte dans tout le pays, les patrons finiront par s’en prendre à l’indexation même des salaires et rien ne retiendra les gouvernements d’augmenter les impôts et les accises.
Il faudra entrer dans un tel mouvement avec nos propres revendications, déterminés à résoudre nos propres problèmes. Pour les travailleurs, il doit être clair que les patrons ne sont pas nos partenaires, qu’il n’y a pas de paix, qu’ils nous font une guerre impitoyable. C’est tous les jours, à chaque fin de mois, que nous le sentons.
Pour résorber le chômage, il faut interdire les licenciements et répartir le travail entre tous sans diminution de salaire.
Pour stopper la chute du pouvoir d’achat : il faut une augmentation générale des salaires et le rétablissement d’un vrai index qui reflète réellement l’évolution des prix.
Faisons en sorte que cette mobilisation soit le début du sursaut du monde du travail, la seule force capable d’arrêter la machine infernale qui nous pousse dans la misère, tandis que les profits capitalistes étouffent l’économie toute entière.