Pour annuler les « soldes » patronales !

En réaction au licenciement d’un délégué, un préavis de grève a été déposé mardi 9 janvier par la FGTB-UBT au dépôt Lidl de La Louvière.

Ce délégué, depuis 17 ans dans l’entreprise, a été licencié lundi 8, à son retour de congé. Mardi, un autre licenciement était annoncé par la direction, celui d’un futur candidat aux élections sociales.

Le syndicat, directement visé, a organisé, mardi et mercredi, le blocage du centre de distribution, jusqu’à l’arrivée d’un huissier porteur de menaces d’astreintes, ce qui a mis fin au blocage.

Ces licenciements font partie de ce que le patronat nomme « les soldes sociales ». Cette expression cynique désigne le trimestre précédent le début de la campagne des élections sociales. Durant ces trois mois, les indemnités que doivent débourser les directions pour licencier des délégués atteignent leurs minimum. Tous les quatre ans, bien des entreprises en profitent pour se débarrasser de délégués, et de futurs candidats aux élections sociales.

Les directions cherchent aussi à mettre la pression sur les travailleurs et leurs futurs élus, en tentant de faire passer l’idée que, comme le dit le délégué licencié du dépôt de La Louvière, « la direction fait ce qu’elle veut avec n’importe qui ».

Mais les directions ne peuvent faire « ce qu’elles veulent », qu’à la condition que les travailleurs ne tentent de se défendre qu’individuellement et entreprise par entreprise.

Les directions syndicales savent que tous les quatre ans les exploiteurs accélèrent ces licenciements. En 2019 déjà, des dizaines de délégués avaient été licenciés, dans beaucoup d’entreprises.

Ces licenciements pèsent sur le moral et la combativité. Pourtant, il serait possible de les anticiper pour s’y opposer ! En se préparant à se mobiliser largement, et les syndicats pourraient y aider s’ils le voulaient, les travailleurs auraient la force d’annuler les « soldes sociales » et tous les licenciements, de celui du délégué à celui de l’intérimaire !