En Pologne, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes continuent de manifester leur opposition à de nouvelles restrictions graves au droit à l’avortement. Le Tribunal constitutionnel, dominé par des membres réactionnaires, a décidé d’obliger les femmes d’accoucher d’enfants même non viables ou souffrant de dommages cérébraux irréversibles.
Depuis les restrictions du droit à l’IVG, seuls 2 000 avortements ont lieu légalement en Pologne chaque année, tandis que 200 000 femmes doivent avorter dans la clandestinité ou à l’étranger pour celles qui en ont les moyens financiers.
Ces attaques contre les femmes s’ajoutent aux discours xénophobes, antisémites, anti-homosexuels des partis au pouvoir, appuyés par les fondamentalistes de l’Église catholique. Comme aux USA avec Trump, les courants nationalistes réactionnaires et racistes se sont sentis renforcés par cette politique en Pologne. Les milieux gouvernementaux appellent à présent leurs partisans à se mobiliser contre les manifestations pour le droit des femmes à disposer de leur corps.
La Pologne offre l’exemple d’un gouvernement autoritaire qui n’hésite pas à s’appuyer sur les idées et les sentiments les plus crasses pour dresser une partie de la population contre l’autre afin d’instaurer un ordre moral qui impose la soumission – en particulier des femmes – et aggrave l’exploitation des travailleurs.