« La Wallonie se serre les coudes » : voilà comment le ministre libéral Willy Borsus commentait, le 28 mars, l’accord entre les syndicats, les organisations patronales et le gouvernement wallon autour du plan de relance de 7,6 milliards d’euros. Oubliées les dénonciations de l’exploitation, de la précarité, des bas salaires imposés par les patrons. « Nous dépassons nos différences » se félicite le secrétaire général de la FGTB wallonne, Jean-François Tamellini. « Une collaboration inédite » complète Olivier de Wasseige, de l’Union Wallonne des Entreprises. « La Wallonie a besoin de toutes ses forces vives » conclut le ministre-président wallon, Elio Di Rupo.
Mais, unis pour quoi, concrètement ? L’accord porte sur 42 mesures comme « le soutien à la recherche, le renforcement de la chaîne de valeur Biotech, la rénovation énergétique du bâti, le soutien à la production d’énergie renouvelable, des aides à la formation, la création de logements via des partenariats public-privé…, etc ». En clair, c’est le catalogue 2022-2024 des subsides publics aux entreprises privées. De Wasseige promet de convaincre les patrons wallons de créer des places dans leurs entreprises pour des stagiaires… rémunérés essentiellement par les cotisations sociales et les impôts des travailleurs.
Mais qu’a promis Tamellini ? De chercher à nous convaincre de serrer les coudes derrière les patrons en taisant notre colère contre la surcharge de travail ? De renoncer à réclamer des embauches en CDI, des augmentations de salaires conséquentes face à l’augmentation des prix ? Les travailleurs n’ont aucune raison de se sacrifier alors que les plus riches continuent à s’enrichir ! Ils ne sont tenus par aucun accord avec le patronat et le gouvernement.