Plus de 100 000 personnes sont contaminées par le coronavirus – le Covid-19 – dans le monde, plus de 200 en Belgique. Plus de 3700 en sont morts. Pour l’instant, il est impossible de prévoir l’ampleur de l’épidémie et le nombre de morts qui seront imputables à ce nouveau virus, mais on est bien en dessous du nombre de contaminés par la grippe saisonnière qui touche 500 000 personnes par an rien qu’en Belgique et qui y est responsable de 1000 décès.
Des centaines de millions d’écoliers sont bloqués à la maison, de nombreux travailleurs mis au chômage technique aux quatre coins de la planète. En Belgique, où l’épidémie est peu développée, aucune mesure de ce type n’a encore été prise. Et s’il y a des raisons d’être inquiets, ce n’est pas seulement à cause de la gravité de ce virus, pas encore vraiment évaluée, mais parce que s’il y avait des milliers de malades à hospitaliser, notre système de santé serait incapable de faire face à la situation. Et cela, c’est de la responsabilité de nos gouvernements, actuels et passés.
Le mouvement des blouses blanches dénonce depuis des mois le manque de personnel dans les hôpitaux, aux urgences, dans les maisons de repos… Et l’organe représentatif des médecins généralistes, sensés être en première ligne, dénonce le manque de moyens dont il dispose. Aucune procédure claire communiquée par la ministre fédérale de la santé De Block, pas de masque pour ausculter les patients éventuellement contaminés, car ils sont en pénurie.
Le fait que les compétences de la santé soient réparties entre un ministre fédéral et sept ministres régionaux ou communautaires n’a pas de quoi aider, mais le principal handicap est que leurs choix sont faits au nom de mesures d’économies, aux dépens des hôpitaux et du système de santé.
Les mesures de confinement et le ralentissement, voire la mise à l’arrêt de nombreuses usines en Chine pèsent sur toute l’économie mondiale, et particulièrement sur le tourisme, le textile, l’automobile, les transports et le luxe. Les petits commerçants et artisans, et leurs salariés sont les premiers touchés.
À côté de ce ralentissement de la production, il y a les anticipations des spéculateurs qui amplifient le phénomène et qui ont fait dévisser toutes les Bourses mondiales, menaçant d’un nouveau krach financier. Eh oui, un des plus petits organismes vivant sur cette terre, le coronavirus, pourrait déclencher le prochain krach mondial ! C’est bien la preuve que l’économie est une maison de fous.
Alors même que l’humanité finira par trouver les moyens de faire face à la pandémie de coronavirus, toute l’économie risque de plonger dans une nouvelle récession parce que le système capitaliste s’apparente à un château de cartes.
La bourgeoisie, le grand patronat feront tout pour faire payer cette nouvelle crise aux travailleurs. Ainsi le Kern, le comité ministériel restreint du gouvernement en affaires courantes, a déjà annoncé dix mesures d’aides aux entreprises et aux indépendants. Les patrons pourront mettre leurs travailleurs au chômage pour cas de force majeure. Ce qui veut dire se retrouver avec 65% de son salaire, aux frais de l’Etat. Les patrons pourront aussi bénéficier d’un plan d’étalement de leurs paiements de cotisations patronales, d’impôts, de taxes TVA… Mais les travailleurs devraient se serrer la ceinture !
Demain, si la crise s’aggrave brutalement, les gouvernements prendront encore des milliards à la collectivité et rogneront sur ce qui est indispensable aux classes populaires pour se porter au secours des banquiers ou de la bourgeoisie ! Avec la réforme de l’indemnisation chômage, ils ont ajouté des dizaines de milliers de pauvres à ceux qu’il y avait déjà. Avec la réforme des retraites, ils veulent voler des années de retraite aux futures générations. Ils sont prêts à tout !
L’économie et toute la société sont atteintes par une maladie grave, celle du parasitisme et de l’irresponsabilité d’une bourgeoisie aveuglée par ses profits. Si les travailleurs ne l’empêchent pas de nuire, toute la société en crèvera.
Il faut que le monde ouvrier retrouve la conscience des luttes qu’il a à mener et qu’il se rassemble, s’organise pour défendre ses intérêts contre la bourgeoisie, contre son gouvernement et contre son État. L’humanité a les moyens de trouver comment soigner le coronavirus, les médecins, les infirmiers auraient les moyens de soigner correctement la population, les ouvriers pourraient produire les masques manquants, construire les hôpitaux nécessaires…mais pour se soigner correctement du coronavirus comme de tous les maux dont souffre la société, il faudra d’abord éradiquer le capitalisme et que la classe ouvrière prenne le pouvoir à la bourgeoisie !