Ford, Durferco/NLMK, Volvo, Carsid, Coca Cola, AGC, Alcatel, HP, … la liste des annonces de licenciements se rallonge de jour en jour.
Les licenciements et l’austérité organisée par les Etats entrainent une dégradation générale du niveau de vie dans tous les pays d’Europe. Alors, les grandes entreprises se préparent à la baisse de leurs ventes en privant des milliers de travailleurs de leurs salaires, la seule chose qu’ils ont pour vivre. La crise entre dans une nouvelle phase, toujours pire que la précédente.
Avec les profits accumulés ces dernières années et les cadeaux reçus des gouvernements, les actionnaires des grandes entreprises comme Ford ou ArcelorMittal, Duferco… auraient pourtant les moyens de maintenir tous les emplois, même s’ils ne devaient pas vendre une seule voiture, pas une seule tonne d’acier. Si des dizaines de milliers de travailleurs et leurs familles voient actuellement leur existence basculer dans le chômage, c’est pour préserver, voir augmenter les profits de ces grandes entreprises.
Ils vendent moins de voitures, il y a moins de travail, soit ! Mais pourquoi les travailleurs devraient se retrouver au chômage ? Il faut interdire les licenciements et partager le travail entre tous, sans perte de salaire !
Le patronat, lui, ne pense qu’à ses profits : l’annonce de la fermeture planifiée de l’usine Ford à Genk a été le prétexte pour le monde patronal de réclamer à cor et à cri la baisse du « coût du travail », par des dégrèvements fiscaux, par la baisse, voire la suppression des cotisations à la sécurité sociale, etc. Les PME auraient de l’eau jusqu’au cou? Oui, bien de petites entreprises sont en difficultés, mais parce qu’elles dépendent des grandes entreprises qui leur imposent des prix en baisse, parce qu’elles dépendent des banques qui leur refusent le crédit, et parce les licenciements et les baisses des revenus réduisent le pouvoir d’achat de leurs clients… Et tout simplement, parce que l’économie capitaliste est une jungle où les grands dévorent les petits.
Non, les travailleurs ne coûtent pas trop cher. Au contraire, ce sont eux qui créent les richesses. Alors que les patrons prouvent d’abord que cela va vraiment si mal pour eux : les travailleurs doivent avoir le droit de faire toute la lumière sur les comptes des entreprises et de leurs propriétaires et actionnaires pour voir où est parti l’argent.
Quant au gouvernement, à tous les niveaux du pouvoir, les ministres se sont empressés de promettre des « plans de soutien à l’industrie ».
Ces « plans de soutien à l’industrie » seront peut-être réalisés malgré la situation financière difficile de l’Etat. Mais la mesure déjà décidée et mise en application dès ce mois-ci, c’est la « réforme » du chômage. Ainsi, le gouvernement pousse encore plus vite vers la pauvreté les travailleurs qui perdent leur emploi et les laisse à la merci des patrons qui pourront leur imposer des salaires et des conditions de travail toujours plus dégradées.
Non, le gouvernement n’est pas neutre, il est complice des licencieurs et exploiteurs.
Ces plans de soutien aux entreprises ne soutiendront pas l’emploi. On le voit partout : ce n’est pas parce les entreprises reçoivent des cadeaux qu’elles s’abstiennent de licencier. Ces nouveaux cadeaux, le patronat s’empressera de les empocher, sans aucune contre-partie.
Des cadeaux qu’il faudra financer, en plus de tout le reste : les cadeaux aux banques, les intérêts notionnels qui permettent aux entreprises de ne quasiment plus payer d’impôts, etc. Et voilà que le gouvernement discute d’une augmentation de la TVA de 21% à 22%. D’après les estimations, cela lui rapporterait 1,2 milliards. La TVA est pourtant l’impôt le plus injuste car il est surtout payé par les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés, qui dépensent tout ce qu’ils gagnent. Et c’est ainsi que les plus pauvres financent les cadeaux aux vrais assistés de la société: les capitalistes.
Oui, le patronat et le gouvernement ont déclaré la guerre aux travailleurs. Il s’agit de les faire reculer. Les travailleurs en ont les moyens. Ensemble, nous constituent une force considérable, car c’est de nous, de notre travail que toute l’économie dépend en fin de compte. Des milliers de travailleurs conscients et déterminés à ne plus faire les frais d’une crise qui n’est pas la leur, peuvent se faire craindre par le patronat et le gouvernement et les faire réfléchir à deux fois avant de continuer leur politique désastreuse.