Palestine, quelle perspective ?

Après qu’il est déjà été reconnu depuis longtemps par 143 Etats, mercredi 22 mai, les gouvernements d’Espagne, d’Irlande et de Norvège se sont décidés à reconnaître officiellement l’Etat de Palestine. D’autres Etats riches, notamment USA, France, Allemagne, Belgique… s’y refusent. 

Cette mesure symbolique ne change rien à la situation des Palestiniens face aux horreurs de la guerre, et l’occupation israélienne de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.

Mais, même devant cette reconnaissance symbolique, l’hypocrisie du gouvernement belge éclate au grand jour. Le premier ministre, De Croo, qui, par démagogie électoraliste, s’était début mai déclaré favorable à des sanctions économiques européennes contre Israël, tergiverse maintenant à propos de la reconnaissance de l’Etat palestinien, estimant le timing « inadéquat », tout en laissant, par ailleurs, transiter par la Belgique des armes à destination d’Israël.

Quoi qu’il en soit, même si les puissances impérialistes choisissaient de soutenir la construction d’un Etat palestinien, celui-ci ne pourra être qu’un nouvel outil d’oppression et d’exploitation du peuple palestinien.

Car la seule chose qui puisse pousser les puissances impérialistes, et les Etats-Unis à leur tête, à un tel choix, serait qu’elles y voient un moyen, plus efficace que l’armée israélienne, pour défendre leurs intérêts dans la région. Notamment l’exploitation des travailleurs et des richesses pétrolières, et surtout la répression de toute mise en cause du capitalisme et l’écrasement de toute révolte des pays arabes voisins contre la domination de l’impérialisme.

Un tel État ne pourra pas être pour le peuple palestinien un moyen de se libérer de l’oppression politique et économique que lui impose l’impérialisme depuis la fin de la 1er guerre mondiale. 

Comme dans les anciennes colonies d’Afrique après leur indépendance, un tel État ne sera qu’une nouvelle courroie de transmission pour les intérêts capitalistes américains et européens, imposée aux peuples, non plus par l’intermédiaire des colons israéliens, mais par l’intermédiaire des dirigeants politiques et militaires palestiniens. 

Au mieux, il ne sera qu’un ersatz de ce que fut l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat : un gendarme à la solde des patrons palestiniens, israélien, américains, européens, etc. Et un objet de rivalité pour les différentes factions politiques et militaires de la bourgeoisie et petite-bourgeoisie palestinienne, dont le Hamas en tête.