Plus d’un siècle après les violences commises au Congo sous le règne de Léopold II, travail forcé, familles séparées, mains coupées… le roi Philippe a prononcé des « regrets ».
Des paroles « historiques », nous dit-on. A ce rythme, les « regrets » sur les exactions envers la population congolaise après 1908, à l’époque du Congo belge, jusqu’à l’assassinat de Lumumba et de nombreux militants indépendantistes, ce sera pour quand ? 2060 ?
En attendant, le pillage de l’Afrique continue avec violence, condamnant des larges parties de la population africaine à subir la barbarie des guerres pour les minerais et de conditions de travail guère différentes de celles du règne de Léopold II.
Mais que ces « regrets » passent les lèvres du monarque, on le doit à la mobilisation des descendants congolais à Bruxelles qui ont raison de revendiquer leur dignité et sont rejoint dans leur révolte contre l’oppression par des jeunes de toutes les couleurs et de toutes origines.
Ces jeunes sont des descendants d’exploités, d’esclaves africains, d’ouvrières misérables du textile flamandes, de mineurs belges… des travailleurs venant d’Italie, du Maroc, de partout…
Ces jeunes, même avec un diplôme universitaire, subissent le chômage, travaillent dans les call-centers, se battent dans la précarité dans les services de livraison et les usines, ramassent les poubelles, soignent les malades et les personnes âgées, nettoient les bureaux ou y sont enchainés à un ordinateur… Et ils ne pourront pas se contenter de mots creux.
Ils trouveront en eux les ressources de déboulonner bien plus que des statues d’esclavagistes. Ils déboulonneront les exploiteurs d’aujourd’hui et tout leur système d’oppression fondé par les esclavagistes. L’ancien esclavage a presque complètement disparu, mais il est remplacé par l’esclavage moderne du travail salarié. On n’appartient plus à un maître, mais on peut crever de faim si on n’a pas un emploi !
Le système capitaliste finira dans les poubelles de l’histoire pour laisser la place à une société où le développement humain sera au centre, et non la course au profit.