Omerta sur les violences policières

La culture de l’omerta (loi du silence) dans la police a déjà été dénoncée à de multiples reprises. En 2021, un policier, témoin du passage à tabac d’un civil par des collègues, et qui a tenté de briser le silence, racontait comment cela s’était retourné contre lui.

Harcèlement, pressions, menaces de mort : à la police, ceux qui dénoncent les violences policières sont les victimes. Et les policiers coupables de violences sont systématiquement protégés.

Récemment, un nouveau cas de violences policières, cette fois internes (de policiers envers des collègues), a été dénoncé. Une enquête du journal Le Soir révélait que plusieurs femmes membres et ex-membres du syndicat policier SNPS affirmaient avoir fait l’objet d’avances sexuelles non sollicitées de la part de l’actuel secrétaire national francophone de l’organisation syndicale, Thierry Belin.

Les articles du journal montrent comment une des policières qui a témoigné contre Thierry Belin a été suspendue par le syndicat policier, qui a renouvelé sa confiance en son secrétaire général, Thierry Belin. Convoquée pour présenter « ses éventuelles explications », elle se serait retrouvée devant 17 membres… dont l’agresseur, qui menait les débats.

Ce que l’article ne dit pas, c’est pourquoi une telle omerta existe concernant les violences policières.

Si à tous les niveaux de la hiérarchie, policiers auteurs de violences sont protégés, ce n’est pas un hasard : l’Etat a bien trop besoin de ses « forces de l’ordre ».

Le rôle de la police n’est pas de protéger la veuve et l’orphelin, mais la propriété privée. Il est d’empêcher les piquets de grévistes de bloquer une usine, ou d’aider les huissiers à expulser une famille qui ne peut plus payer son loyer. Il est de maintenir les pauvres et les exploités à leur place.

Le mépris pour les pauvres et les jeunes des quartiers, le racisme, les idées réactionnaires comme le sexisme et tant d’autres préjugés courants chez les policiers, découlent avant tout du sale travail qu’on leur demande. Ce ne sont pas des dérives individuelles, mais le produit d’un système.