En Belgique, les médias annoncent l’arrêt ou la reprise des centrales nucléaires chaque semaine, comme la météo. Une situation qui peut faire rire ceux qui à qui l’on prétend que « le nucléaire est une source d’énergie durable »… et qui habitent très loin, mais qui inquiète les habitants proches et les pays voisins comme l’Allemagne ou les Pays-Bas.
L’énergie nucléaire ne dépend certes pas du vent, capricieux, ni du soleil incertain au plat pays, mais après 40 ans d’exploitation… et d’irradiation, les installations sont vétustes et les pannes nombreuses. En 2012, des « milliers de micro-fissures » ont ainsi été découvertes dans l’acier de 2 cuves de confinement des bassins de refroidissement du combustible. Il a fallu 3 années de calculs et de test avant que les experts d’Electrabel et du gouvernement déclarent malgré tout ces réacteurs « bon pour le service ».
Il est vrai qu’entre temps, l’opinion publique avait été préparée par une psychose au black-out : durant l’hiver 2014, les téléspectateurs étaient avertis du risque de coupure électrique en même temps que le bulletin météo, des plan de délestage avec les zones prioritaires étaient publiés dans la presse, commune par commune.
Aucun délestage n’eut lieu « grâce à un hiver doux », mais le risque de black-out ne fut définitivement écarté dans les médias que lorsque le gouvernement eut cédé sur la baisse de la taxe nucléaire de 550 à 150 millions € par an exigée par Electrabel (Engie, ex GDF-Suez).
Cet épisode à surtout servi à justifier la prolongation de l’exploitation des centrales, malgré la loi sur « la sortie du nucléaire » votée en 2003. Les discours des politiciens sur l’écologie et « la transition énergétique » ne pèsent pas lourd face à la volonté des groupes capitalistes, comme Engie, qui entendent préserver les profits plantureux qu’ils retirent des centrales amorties depuis longtemps.
Electrabel peut s’appuyer sur des promesses d’investissements, de création d’emplois, sur le soutien des partis politiques pour étouffer l’inquiétude de la population, mais en Allemagne et au Pays-Bas des manifestations poussent les autorités à revendiquer un droit de contrôle sur la gestion du nucléaire belge… à juste titre !
Il serait pourtant simple de savoir la vérité sur les incidents et l’état des installations si les travailleurs de ces centrales, y compris ceux nombreuses firmes de sous-traitances, avaient le droit de dire tout ce qu’ils savent sur le sujet sans risquer de se retrouver à la rue sans salaire.