Pas une travailleuse, pas un travailleur qui n’est pas pris d’angoisse face aux prix qui augmentent, aux factures d’énergie qui explosent, quand ce n’est pas la crainte de perdre son emploi et se retrouver au chômage.
Mais on ne devrait pas se plaindre, nous dit le gouvernement. En Belgique, les salaires sont indexés sur les prix.
Sauf que de crise en crise, de gouvernement d’austérité en gouvernement d’austérité, l’indexation a tellement été truquée qu’elle est loin de compenser les hausses de prix. Ainsi, depuis 1994, les carburants ne sont plus pris en compte, ce qui est un comble quand on a besoin de sa voiture pour travailler. Le loyer et le coût de l’énergie sont fortement sous-estimés par rapport à ce qu’ils pèsent réellement dans les budgets. Et l’indexation de 10% qui est attendue en janvier pour les employés représentera un petit soulagement, mais sera loin de rattraper la hausse réelle des prix. Et en plus, pendant toute l’année, alors que les prix augmentaient mois après mois et pas les salaires, on a perdu plusieurs milliers d’euros !
Alors oui, il faut 2 000 euros net minimum pour tout le monde et il faut que les salaires augmentent réellement avec les prix, sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes.
Du côté des organisations patronales, aucune augmentation au-dessus de l’indexation n’est acceptable. Les patrons demandent que l’indexation soit compensée par une baisse significative et durable des cotisations sociales qui financent la Sécurité sociale. Et si l’inflation continue, le patronat veut même aller jusqu’à supprimer l’indexation !
Les salaires belges ne seraient pas « compétitifs », disent les patrons. Donc soit les salaires baissent, soit les emplois vont aller ailleurs. Mais leur « compétitivité », ce n’est rien d’autre que la guerre permanente contre les travailleurs, en plus de la guerre entre les capitalistes, pour le maximum de profit.
C’est à celui qui produira le moins cher, qui exigera le plus des travailleurs, qui exigera le plus des muscles et pressurera le plus les cerveaux, pour arracher une part de marché à son concurrent. Mais pour les travailleurs, la « compétitivité », c’est la descente aux enfers de l’exploitation ! Car chaque fois qu’un capitaliste arrive à baisser les salaires, ses concurrents doivent les baisser encore plus. Et ainsi de suite. La guerre pour le profit, les capitalistes la mènent avec la peau des travailleurs !
Cette course à la compétitivité, pour les travailleurs, elle a signifié la dégradation des conditions de travail, l’augmentation de la charge de travail, pendant que le chômage s’est installé durablement suite aux innombrables restructurations, suppressions d’emplois, fermetures d’entreprises et programmes d’austérité dans les services publics. C’est au prix du chômage, des salaires trop faibles, des pensions peau de chagrin, que les profits ont augmenté malgré la crise, et que les riches s’enrichissent démesurément.
Ainsi, selon le site derijkstebelgen.be, la Belgique compte aujourd’hui 37 milliardaires. Selon le même classement, il y a 5 ans, en 2017, ils n’étaient encore que 19, moitié moins !
Avec la crise, la concurrence entre les capitalistes se tend à l’extrême, se transforme en guerres commerciales, puis en guerres tout court.
Tous les Etats, Belgique comprise, doublent leurs budgets militaires, au détriment des budgets sociaux et des services publics. L’Ukraine est le terrain d’une guerre des intérêts économiques de grands groupes américains et européens au détriment de la Russie. En plus de milliers de morts, la population ukrainienne se trouve plongée dans le noir et le froid en plein hiver, les dégâts humains et matériels y sont déjà immenses. Les tensions montent aussi entre pays européens, entre l’Europe et les Etats-Unis, entre les Etats-Unis et la Chine…
Alors, il faut bien se dire que les mêmes patrons et leurs ministres qui sont prêts aujourd’hui à sacrifier nos salaires sur les champs de bataille économiques, n’hésiteront pas demain à sacrifier nos vies sur les champs de bataille militaires !
Les travailleurs produisent toutes les richesses, ils font tout fonctionner dans la société, les propriétaires de capitaux sont des parasites inutiles. Les travailleurs ne doivent pas se sacrifier pour ce système capitaliste qui mène l’humanité de catastrophe en catastrophe. Les travailleurs doivent se préparer à renverser cette société capitaliste ! Et cela commence par défendre leur droit de vivre ! Il y a de l’argent pour augmenter les salaires, tous les salaires, pour embaucher les chômeurs, pour payer les pensions. L’argent se trouve dans les coffres forts des grandes fortunes. Et c’est là qu’il faut aller le chercher !