NON à l’austérité, à la course aux armements, au nationalisme !

Les annonces du gouvernement fédéral sont une déclaration de guerre contre tous les travailleurs. Les projets de raboter les pensions et les salaires et de contraindre les malades et les veuves à travailler coûte que coûte sont ressentis avec colère.

C’est ce qui a mené, le 13 février, 100.000 travailleurs à manifester leur opposition à ces mesures anti-ouvrières. Ce premier rassemblement important doit être une première étape. Car une mobilisation bien plus importante sera nécessaire pour faire reculer le gouvernement et le patronat.

Les grèves à bpost et à la SNCB sont les premières réactions significatives à l’offensive en cours.

A bpost, les travailleurs ont arrêté le travail pendant une, deux, voire trois semaines dans certains secteurs, contre les plans de réorganisation des tournées. Cette « réorganisation » prévoyait d’allonger considérablement les tournées – déjà trop longues – et d’aggraver la charge de travail. Les grévistes ont voté contre le premier accord entre les syndicats et la direction, jugé largement insuffisant.

A la SNCB, les cheminots et les accompagnateurs s’opposent au recul progressif de l’âge de départ à la pension de 55 à 67 ans.. Cette mesure serait un violent recul et servirait de prétexte au gouvernement pour raboter encore les autres régimes de pension.

Dans ces deux grèves, les travailleurs ont montré qu’ils sont indispensables au fonctionnement de toute la société. Sans eux, les trains ne roulent pas et le courrier s’empile dans les dépôts.

Mais pour s’opposer au retour vers le 19ème siècle, il n’y a pas d’autre choix que de mener un mouvement bien plus large et déterminé. Dirigé non seulement contre le gouvernement De Wever-Bouchez mais contre le grand patronat !

Car ce sont les Colruyt, les Boël, les Vandamme, les Wittouck qui dictent directement leur politique aux ministres. Et ces mêmes grands patrons licencient, eux aussi, à tour de bras, chez Agfa, Audi, Tupperware, Lunch Garden, Barry Callebaut. Dans toutes les entreprises, les cadences augmentent, ou les salaires baissent, comme chez Volvo Cars.

En réalité, tous les secteurs de la classe ouvrière sont touchés par l’offensive patronale : public comme privé, en Flandre et en Wallonie, avec ou sans un emploi, travailleurs belges ou immigrés.

Eh bien, contre cette offensive généralisée, les travailleurs doivent opposer un mouvement d’ensemble et déterminé de la classe ouvrière.

Ce ne sont pas seulement les salaires, les horaires de travail, les pensions et les allocations qui sont mises à mal. Ce sont aussi les tensions entre Etats capitalistes concurrents qui menacent d’entraîner toute la société dans un nouveau conflit mondial !

Sous l’effet de la crise économique, la concurrence entre capitalistes s’exacerbe. Les capitalis­tes américains sont à l’offensive pour augmenter leurs profits et étendre leurs zones d’influence au détriment des capitalistes chinois et européens. Trump impose des droits de douane contre la Chine et menace de faire de même contre l’Europe.

Mais la guerre économique se transforme rapidement en guerre tout court et tous les pays se réarment !

Les gouvernements européens coupent dans les pensions, le budget des écoles et des hôpitaux pour augmenter encore les dépenses militaires. Trump demande que les membres de l’OTAN passent de 2 à 5% du PIB.

Les dirigeants cherchent aussi à entraîner la population dans leurs aventures guerrières, pour servir de chair à canon. Le ministre de la Défense, Theo Francken, claironne qu’il va inviter tous les jeunes de 18 ans à faire leur service militaire et il juge « magnifique » le projet de transformer le site d’Audi Bruxel­les en usine de production militaire.

Pour justifier la militarisation de la société, les politiciens voudraient nous faire croire que l’armée serait là pour protéger la population et défendre la démocratie. Mais c’est faux ! Les guerres sont menées pour les profits des multinationales !

En Ukraine depuis trois ans, la guerre a ravagé le pays et fait plus d’un million de victimes ukrainiennes et russes. Tout cela pour quoi ? Pour que les grandes puissances qui se disputaient leur influence sur l’Ukraine finis­sent par dépecer le pays ! Ils voudraient nous faire croire que les Etats-Unis et l’Europe ont soutenu l’Ukraine pour défendre « la démocratie et le droit des peuples ».

Non ! Le soutien occidental à l’Ukraine avait comme but d’affaiblir la Russie et de permettre aux multinationales américaines et européennes de mettre la main sur les terres agricoles, les ressources minières et gazières du pays.

Trump l’assume désormais cyniquement dans son plan pour l’Ukraine : soit le pays devient une sorte de colonie des Etats-Unis, en offrant aux entreprises américaines ses terres agricoles, mines, ports et infrastructures. Soit, les Etats-Unis laissent tomber l’Ukraine !

Les Ukrainiens croyaient mourir pour la patrie, ils sont morts pour les intérêts des oligarques et des capitalistes occidentaux !

Être sacrifié sur l’autel de la domination impérialiste est le sort de tous les peuples s’ils suivent les Trump, Macron, De Wever et autres dirigeants impérialistes.

Pour s’opposer aux licenciements, aux plans d’austérité, et plus largement à tout le capitalisme et aux guerres qu’il engendre, les travailleurs n’ont d’autre choix que de s’unir par-delà les frontières et les clivages et de défendre leurs intérêts. Pour enfin renverser la domination capitaliste et construire une société débarrassée de l’exploitation et des guerres.