Ne nous laissons pas enrôler dans leur guerre commerciale !

Trump a annoncé de nouvelles taxes douanières, de 10% à 50% selon les pays, sur les produits importés. Il prétend que ces taxes permettraient de relancer la prospérité économique des États-Unis et de créer des emplois. Mais les licenciements ont augmenté de 60% le mois dernier sans que Trump y trouve à redire, et son gouvernement est en train de licencier des centaines de milliers de fonctionnaires dans l’administration américaine.

En Europe et en Belgique, les politiciens multiplient les déclarations scandalisées par de telles mesures et se préparent à riposter. Macron critique une « décision brutale et infondée », Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères belge, déclare que « personne ne gagne dans une guerre commerciale » et Bart De Wever dénonce une « folie qui détruit notre prospérité ».

Mais les taxes à l’importation ne sont pas le résultat de la folie d’un seul individu. Il s’agit d’une arme économique qu’ont utilisé tous les États bourgeois pour défendre leur agriculture et industrie et aussi affaiblir les concur­rents. L’Union européenne les utilise contre des milliers de produits étrangers. La viande importée y est par exemple taxée à 12,8%, le sucre à 419 € par tonne, et les vélos électriques chinois sont taxés jusqu’à… 79,3%.

La seule prospérité économique que peuvent permettre de telles taxes, c’est celle des profits des capitalistes qui accaparent les marchés. Quant aux travailleurs, ils n’ont que les augmentations de prix !

Les mesures de Trump sont une étape supplémentaire dans la guerre économique que se mènent les capitalistes à l’échelle mondiale. Même si les richesses mondiales augmentent chaque année, la concurrence entre capitalistes s’exacerbe. Ils ont accumulé de telles quantités de capitaux qu’ils ne savent plus où trouver des investissements assez rentables pour satisfaire leur rapacité…

Alors, pour gagner dans la course aux profits, les milliardaires exigent de leurs États des taxes douanières, ainsi que des subventions et divers cadeaux. Aux travailleurs ils imposent licen­ciements et baisses des salaires. Et ces guerres écono­mi­ques et la concurrence entre capitalistes finissent en guerres entre États. La guerre qui fait rage actuellement en Ukraine a com­me enjeu l’appropriation des minerais rares, de l’industrie et des riches terres agricoles d’Ukraine.

Ce sont les travailleurs qui paient le prix des rivalités capitalistes, par le chômage et les bas salaires ou en mourant sur les champs de bataille.

Il n’y aura rien de bon pour les populations dans les contre-mesures que l’Union européenne planifie contre les États-Unis. Les dirigeants belges et européens voudraient nous faire croire que nous avons intérêt aux bonnes affaires de « nos » capitalistes… Comme si les richesses des entreprises belges allaient créer des emplois et augmenter les salaires…

La plus grosse entreprise de Belgique, AB Inbev, qui produit et distribue de la bière dans le monde entier, a réalisé en 2024 un bénéfice record de 21 milliards de dollars. Mais les salariés d’AB Inbev ont leurs salaires bloqués et doivent lutter régulièrement contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Élever des barrières douanières supplémentaires est une aberration dans une économie où toute la production est organisée à l’échelle mondiale. La con­currence capitaliste ne peut que mener vers toujours plus de crises, de chaos, et de guerres, qu’elle prenne la forme du protectionnisme comme actuellement ou du libre-échange. C’est pour cela que les travailleurs ont tout à perdre en marchant dans la propagande nationaliste que les media veulent faire avaler.

Mais la mondialisation offre d’autres perspectives. Les multi-nationales relient les travailleurs du monde entier. Cela leur donne la possibilité de s’entendre par delà les frontières pour lutter contre leurs exploiteurs communs et finalement contre tous les capitalistes.

La grève du 31 mars a été minoritaire, mais elle a donné un avant-goût de la force des travailleurs. Il en faudra bien plus pour mettre fin au système capitaliste, à la concurrence et aux frontières.

Les travailleurs sont présents au cœur de la production dans tous les pays du monde. Ce sont eux qui paient les licenciements et la baisse des dépenses publiques utiles à la population, pour rembourser la dette et préparer les guerres en augmentant les dépenses d’armement…

Ces attaques, semblables partout dans le monde, peuvent rapprocher les travailleurs du monde entier, leur montrer qu’ils ont un intérêt commun à exproprier les milliardaires, prendre le pouvoir, et faire fonctionner toute l’économie pour les besoins de l’humanité !