Ne laissons pas les ennemis des travailleurs nous dresser les uns contre les autres !

Comment ne pas être choqué, comment ne pas être inquiet après les attentats ignobles perpétrés à Paris, le 7 janvier dernier ?

Mais comment ne pas être choqué aussi de l’hypocrisie des chefs d’Etat qui défilaient le dimanche après, bras-dessus, bras-dessous avec leurs amis le dictateur Bongo du Gabon, le terroriste d’Etat israélien Netanyahou, ou encore l’envoyé diplomatique de l’Arabie saoudite ? Dans son pays, au même moment, un jeune blogueur recevait les premiers 50 des 1 000 coups de fouets auxquels il a été condamné parce qu’il réclamait plus de liberté d’expression !

Hollande, Merkel, Charles Michel – qui était aussi de la partie – prétendent défendre les libertés qui seraient les valeurs de la France, de la Belgique ou de l’Europe ?! Les seules valeurs que connaissent ces défenseurs des intérêts des grands groupes capitalistes et de leur libre accès aux champs de pétrole et autres matières premières, ce sont les valeurs imprimées sur les billets de banque !

Mais au nom de la liberté d’expression, en se servant de l’émotion créée par l’attentat, ils veulent nous faire marcher dans leurs sales guerres !

Les libertés dont nous jouissons en Europe, ne sont nullement un fait de culture. Elles ne sont pas incarnées par la bourgeoisie qui impose sa volonté aux populations des quatre coins du monde, bien souvent par la force des armes. Non, pour arracher ces libertés, comme aussi les libertés des femmes, le droit de s’organiser en syndicats ou en partis politiques, le droit de vote, le droit de grève, le mouvement ouvrier a dû livrer des luttes importantes !

Et il ne faut pas se faire d’illusions, ces libertés, déjà limitées, peuvent vite être reprises. Dans les années après la crise commencée en 1929, quand les capitalistes licenciaient des millions de travailleurs et entraînaient l’humanité dans la seconde guerre mondiale, il n’était plus question de démocratie et de liberté d’expression !

Alors l’armée déployée aujourd’hui dans la rue sous prétexte de protéger la population peut très vite se retourner contre les travailleurs qui ne voudront pas accepter le sort de chômeurs qui leur est fait !

Oh oui, les terroristes sont des ennemis des travailleurs. Ils se réclament de la religion, mais en réalité, ils s’en servent pour creuser un fossé de sang entre les exploités de différentes origines. Ces terroristes partagent le même mépris des populations que les dirigeants impérialistes quand ils terrorisent les populations du Mali, du Nigéria, de l’Irak, de la Libye, de l’Afghanistan…, la plupart du temps de confession musulmane. Ils ne visent pas à libérer les opprimés, ils visent à les mettre au pas, pour prendre le pouvoir et perpétuer cette exploitation à leur profit.

Mais ce n’est pas l’armée qui nous protégera du terrorisme. Les budgets militaires à la hausse pour bombarder encore plus les pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, le Mali, la Palestine, déjà détruits par des années de guerre n’auront d’autre effet que de fabriquer de nouveaux terroristes.

Comment penser que cet océan de destruction puisse laisser indemnes les pays dont il est issu ? Oui, la barbarie qui a éclaté mercredi dernier dans les locaux de rédaction de Charlie Hebdo n’est que le reflet, un reflet bien artisanal en comparaison, de la barbarie à grande échelle des puissances capitalistes !

Alors non, ne marchons pas derrière nos exploiteurs, nos oppresseurs déguisés en défenseurs des libertés ! Aucune de leurs guerres n’est dans l’intérêt des travailleurs, ils n’y ont toujours eu que le rôle de chair à canon. Les jeunes des quartiers populaires n’ont pas besoin de soldats dans la rue, ils ont besoin d’une société sans guerre, où chacun ait un travail, où chacun puisse vivre dignement.

La liberté, les exploités ne l’obtiendront qu’en luttant pour une société sans exploitation. Et la classe ouvrière en a la force quand elle est unie derrière ses intérêts de classe qu’elle partage avec les exploités du monde entier et de toutes les confessions.