Mutilations génitales barbares

Selon le rapport publié début mars par l’Unicef, le nombre de femmes actuellement en vie et ayant enduré des mutilations génitales a dépassé les 230 millions. Cela représente une hausse de 15% sur les 8 dernières années.

L’Unicef indique également que les filles qui sont victimes de ces mutilations, le sont de plus en plus tôt. La majorité d’entre elles vivent dès avant leurs cinq ans, l’expérience dans leur chair qu’elles sont nées dans une société où l’on tentera de s’approprier et de contrôler leur corps.

Par mutilations génitales féminines, il faut entendre l’excision : c’est-à-dire l’ablation du clitoris et l’ablation partielle ou totale des petites et des grandes lèvres. À cela s’ajoute parfois une torture supplémentaire, l’infibulation, qui consiste à rétrécir l’ouverture vaginale en sectionnant et repositionnant les lèvres, parfois avec une suture.

Suite à de tels sévices, les femmes et jeunes filles sont en proie à des risques sanitaires extrêmement élevés. Douleurs violentes, hémorragies et infections peuvent les conduire rapidement à la mort. Sur le long terme, il est fréquent que persistent des difficultés à uriner, des règles douloureuses, des douleurs lors des rapports sexuels et des risques vitaux pour elles et leur bébé lors d’un accouchement.

Ces actes abominables sont souvent expliqués par ceux qui les réalisent comme garantissant une supposée pureté ou par un souci de chasteté. Régulièrement imposées aux petites filles comme rituel de passage à l’âge adulte et condition d’accès au mariage (souvent forcé), la perpétuation de ces mutilations est en réalité très liée à des croyances mystiques ou religieuses.

Ce que le maintien de ces croyances dans le temps doit nous faire comprendre, c’est à quel point les pays occidentaux prétendument civilisés, grands colonisateurs de la planète, n’ont pas apporté d’amélioration dans ce domaine aux peuples qu’ils ont dominés ! En pillant et en répandant la misère, les dirigeants occidentaux ont même aggravé les souffrances des peuples dont celles des femmes mutilées.

« Fleur du désert » est une autobiographie dans lequel Waris Dirie, une femme née en Somalie, témoigne des luttes qu’elle a dû mener, dans cette société qui opprime les femmes.