Montée de l’extrême droite : notre avenir ne dépend pas des élections, mais de nos luttes !

Cela fait à présent plus d’un mois que la N-VA et le Vlaams Belang ont commencé les pourparlers en vue de la formation du gouvernement flamand. De quoi discutent-ils ? Certainement pas d’une pension minimale à 1500 euros. Ni des embauches urgentes dans les hôpitaux et les maisons de repos pour réaliser la « Flandre sociale » qu’ils promettaient.

Face au discrédit de tous les partis qui se sont relayé au pouvoir, le Vlaams Belang a pu jouer au défenseur des « petites gens ». Mais dans le programme du Vlaams Belang, on lit qu’il veut une « Flandre compétitive et attractive pour les investisseurs étrangers », en clair, des travailleurs productifs, hyperflexibles et pas chers ! C’est pourquoi, le Vlaams Belang est pour baisser les impôts et les cotisations sociales patronales, pour les économies dans la Sécurité sociale et contre les augmentations de salaire. Sous un emballage différent, le même programme que celui appliqué par tous les gouvernements précédents : prendre aux pauvres pour donner aux riches.

Selon le Vlaams Belang, la situation de la population flamande pourrait être meilleure si la Flandre ne devait pas payer pour la Wallonie plus pauvre. Avant, la N-VA disait la même chose. Mais avec la N-VA aux gouvernements fédéral et régional, les impôts des entreprises sont passés de 33,9 à 25% et le patronat a pu profiter de nouvelles baisses des cotisations patronales à la Sécurité sociale… qui affiche par conséquent un déficit record. Par contre, les travailleurs en Flandre ont vu leurs pensions baisser, leur prépension se transformer en chômage avec sanctions à la clé, les contrats de travail se précariser, l’accès aux soins de santé se réduire, les allocations familiales baisser, les études des enfants devenir plus chères…

C’est pour masquer sa responsabilité dans ce bilan que la N-VA a joué la diversion en pointant un danger fictif, celui du pacte sur la migration de l’ONU. Ce faisant, la N-VA a créé un climat qui ne pouvait que profiter à l’extrême droite.

Quant aux autres partis dits « démocratiques », ils nous jouent la comédie des défenseurs scandalisés de la démocratie. Mais si le Vlaams Belang peut espérer rompre le cordon sanitaire et accéder à la mangeoire gouvernementale, c’est parce que la politique répressive qu’il propose à l’égard des migrants est déjà en grande partie appliquée en Belgique et en Europe. Avec un cachet de respectabilité, tous les gouvernements européens ont transformé l’Europe en forteresse et ils ont tous participé à faire croire que le danger pour notre niveau de vie vient des migrants ! Mais c’est faux ! Ce ne sont pas les réfugiés des guerres et de la misère qui ferment les entreprises, compriment les emplois, bloquent les salaires et rabotent la sécurité sociale ! Ce sont les patrons et les gouvernements qui sont directement responsables des difficultés des travailleurs.

Les premières mesures contre l’immigration dans les années 80, c’est Jean Gol qui les a prises, dirigeant du PRL ancêtre du MR, la même famille politique que Patrick Dewael qui dit servir de « rempart » contre l’extrême droite ! Quant aux Partis socialistes, en participant activement à toutes les politiques d’austérité et aux privatisations, ils ont discrédité les idées socialistes et anti-racistes qui étaient celles du mouvement ouvrier conscient de la nécessité de ne pas se laisser diviser. Et en poussant la division de la Wallonie et de la Flandre dans les années 70, ils ont préparé le terrain au nationalisme et à la montée de l’extrême droite !

Les nationalistes et l’extrême droite n’apporteront aucune solution pour les travailleurs. Au contraire, ils seront au service des capitalistes qui cherchent à tout prix à préserver leurs profits, malgré la crise. Une classe capitaliste qui fera appel à des méthodes plus autoritaires, plus brutales, pour faire face au refus des travailleurs de faire les frais de la prochaine crise. Les méthodes inhumaines appliquées aux migrants, les capitalistes les appliqueront, avec l’aide de l’extrême droite, aux travailleurs qui se rebellent, aux syndicalistes et aux militants communistes ! Dans cette situation, crier au fascisme, c’est stérile. Ce ne sont pas les partis dits démocratiques, ce n’est pas la police, ni la justice au service du patronat, qui s’opposeront à la montée du fascisme si on en arrive là. Les partis traditionnels sont trop dévoués au système capitaliste pour oser envisager la seule solution réaliste : l’organisation de la classe ouvrière et de son autodéfense face à la menace de l’extrême droite. Les travailleurs, qu’ils soient wallons, flamands ou qu’ils viennent d’ailleurs, n’ont qu’une solution pour défendre leurs existences : préparer la lutte collective contre l’exploitation et contre le pouvoir de la classe capitaliste.