Mobilité à liège

Liège : se déplacer est un calvaire

À Liège, cela fait des années que la mobilité dans la ville et dans le centre-ville est chaotique.  Le chantier du tram s’éternise et rend la situation encore plus pénible pour la population et en particulier pour les travailleurs des transports.
Les déviations changent tout le temps, on se perd dans les détours, on est dans les bouchons, dans les ralentissements, les piétons ne savent pas où se mettre, certains abords de route n’ont plus de trottoirs ! Les trajets et arrêts de bus sont sans cesse modifiés. On perd chaque jour des heures dans les déplacements pour aller et venir du boulot ou de l’école

Contestation des travailleurs

Ce 10 novembre, les chauffeurs de bus du dépôt de Robermont se sont mis en grève spontanée.

L’un d’eux explique : “Forcément, les lignes prennent du retard, ça réduit nos temps de pause et on a plus d’heures supplémentaires. Mais surtout, les ralentissements, la tension, la densité du trafic, la pression des voyageurs inquiets d’être en retard… Tout cela demande une concentration incroyable et en fait, en rentrant, on est exténués, on se repose pour le lendemain et on a l’impression de ne vivre que pour travailler. On a beaucoup de collègues qui passent par un burn-out. Il y a bien des solutions, mais il faudrait les mettre en place ! Embaucher pour commencer !”

Quelques jours plus tard, le 16 novembre, des conducteurs de taxi se sont mis ensemble et ont bloqué le rond-point devant la gare des Guillemins pendant 45 minutes. Ils expliquaient : “Pour nous le problème date de bien avant les travaux du tram ! Là ça s’aggrave encore, mais ce n’est pas nouveau. On paye tous la taxe pour avoir des emplacements, mais il n’y en a pas assez ! Et plus le temps passe, plus on nous écarte de la gare. Et là, les voyageurs doivent marcher et contourner tout le chantier du tram pour espérer nous trouver ! Sauf qu’aujourd’hui, la majorité de nos clients sont des personnes qui ont des difficultés à se déplacer, des personnes âgées, en béquilles, ou bien des gens qui doivent voyager en urgence. Avec tout ça, la situation est compliquée, on a de moins en moins de courses. Et les autorités n’en ont rien à foutre de nous !” 

Ceux qui profitent déjà du tram

En 2019, l’Opérateur de transports en Wallonie (OTW) concluait le contrat de construction du tram avec Tram’ardent – le groupement des entreprises privées CAF et Colas Belgium (filiale de Bouygues).

Les travaux devaient durer trois ans et s’achever en novembre 2023. Mais à l’époque, le groupement d’entreprise Tram’ardent s’était bien retenu de signer pour les deux extensions du tram, vers Herstal et Seraing.

Cela leur permet aujourd’hui de négocier les prix des marchés publics à la hausse !  Car maintenant que les travaux sont bien entamés sur la ligne principale, l’OTW est contraint de faire appel à Tram’ardent.

En plus, la Région est pressée par le temps pour utiliser les subsides européens et la ville est sens dessus dessous… le consortium ne manque pas d’utiliser toutes ces circonstances pour encore augmenter le prix des extensions !
Avec tous ces problèmes et ces spéculations, le chantier ne serait pas encore terminé…pour la fin 2026 !
La société confie aux capitalistes des tâches indispensables à la collectivité, comme le transport. Mais ils sont en réalité bien incapables, dans leur système basé sur la course au profit, d’engendrer autre chose que le chaos.

L’histoire du tram à Liège n’est qu’un exemple parmi bien d’autres. Ce n’est pas un hasard si des problèmes similaires ont lieu dans différentes villes et dans différents secteurs d’activité.

La seule manière d’organiser la société pour le bien de tous est que les services utiles à la population et les grandes entreprises soient organisés sous le contrôle direct de la population.