« Audi voleur » voilà ce qui était écrit sur la banderole portée par des ouvriers d’Audi et des sous-traitants, ainsi que des sympathisants à leur cause, au salon de l’auto vendredi 17 janvier.
Malgré l’annulation de l’action par les directions syndicales qui craignaient une “émeute”, cette action a quand même rassemblé quelques dizaines de personnes. Elle a été l’occasion de dénoncer les montants ridicules des primes de licenciements accordés par Audi ainsi que l’attitude des directions syndicales d’Audi qui ont refusé d’organiser une mobilisation sérieuse depuis l’annonce de la fermeture début juillet pour la défense des intérêts des travailleurs. Les permanents disaient “faites nous confiance” pour négocier ! Sauf que les actionnaires et la direction d’Audi ne font que semblant de négocier.
En effet, mis à part une manifestation le 16 septembre qui réclamait un « plan industriel » c’est-à-dire encore des subsides publics pour des actionnaires multimilliardaires, aucune mobilisation qui aurait pu changer le rapport de force avec le patron n’a été organisée, tandis que les négociations entre direction et syndicats se passent dans la plus grande opacité.
Lundi 20 janvier, une cinquantaine d’ouvriers de la sous-traitance principalement se sont malgré tout réunis à l’appel de la CGSLB des sous-traitants devant l’entrée principale d’Audi pour soutenir leurs délégués dans ces négociations bidon. Ils voulaient aussi dénoncer les entreprises sous-traitantes qui proposent des primes de licenciement encore plus ridicules qu’Audi (550 euros par année d’ancienneté !).
Le lendemain, des dizaines de travailleurs se rassemblaient devant l’hôtel où avaient lieu les négociations pour Imperial, une des entreprises sous-traitantes, où ils étaient accueillis par un cordon policier. Pourtant ces entreprises ont reçu de l’argent d’Audi pour la fermeture et ce sont des entreprises qui font des millions d’euros de chiffre d’affaires !
Ces travailleurs tentent de se faire entendre et de défendre leur dignité. Face à des entreprises qui sont prêtes à mettre des milliers de familles dans la misère pour maintenir leurs taux de profit, il n’y a que le rapport de force qui compte ! Et si le rapport de force actuel ne suffit sans doute pas pour vraiment faire payer les licencieurs, cela n’est pas une fatalité : les travailleuses et travailleurs de Lunch Garden, Tupperware, et des autres entreprises ayant annoncé des licenciements, peuvent être autant d’alliés pour mener une défense commune.