Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, De Moor (CD&V), annonce un nouveau durcissement de la politique migratoire belge. Dorénavant, l’État a l’intention de s’opposer systématiquement aux octrois d’asile accordés aux personnes ayant déjà été enregistrées comme réfugiés dans un autre pays de l’UE. Cette mesure révoltante, prise fin novembre, vise directement les Palestiniens et Syriens qui fuient les guerres au Moyen-Orient.
Et avant même de savoir si un régime moins dictatorial va s’établir en Syrie, des gouvernements, comme ceux de Belgique, France et d’Autriche, ont décidé de suspendre les demandes d’asile des réfugiés syriens… voire de les expulser !
Comme dans beaucoup d’endroits du monde, des Palestiniens et Syriens fuient leurs lieux de vie pour échapper aux conséquences des guerres engendrées par l’impérialisme. Certains arrivent en Union européenne, au terme d’un voyage dangereux, passant par la Turquie pour enfin atteindre la Grèce ou la Bulgarie. Là, les réfugiés sont légalement tenus de s’enregistrer comme demandeurs d’asile. Cependant, contrairement à ce que prétend la loi et De Moor, cela ne leur garantit souvent aucune « protection ». Dans de nombreux cas, ces réfugiés demeurent livrés à eux-mêmes, vivant en sans-abris, avec enfants et bagages, à la merci de patrons voyous qui exploitent leur misère. Pour tenter de s’en sortir, une partie d’entre eux cherchent à trouver un travail et un logement dans un autre pays de l’UE, et candidatent au droit d’asile ailleurs, et notamment en Belgique. C’est à ces derniers que les responsables politiques comme De Moor désirent cyniquement refuser l’asile.
Généralisation de la chasse aux migrants
Cette mesure supplémentaire participe d’un renforcement international des politiques anti-migrants. En novembre, le gouvernement néerlandais annonçait suivre la France et l’Allemagne et rétablir des contrôles terrestres à ses frontières. En octobre, c’était la présidente de la Commission européenne, von der Leyen, qui proposait une nouvelle législation qui aggraverait la chasse aux migrants. En avril, le parlement européen adoptait le Pacte migration et asile, un ensemble de dispositifs qui durcit encore l’arsenal des mesures anti migrant à destination des États membres.
La chasse aux migrants se généralise, même là où les partis d’extrême droite ne participent pas aux gouvernements. En réalité, cette politique ne se limite pas au programme réactionnaire des partis d’extrême droite, mais est, plus fondamentalement, l’option qu’ont actuellement choisie les bourgeoisies européennes (et américaines), pour « gérer » les déplacements humains engendrés par la crise du capitalisme. C’est pourquoi cette politique se retrouve appliquée par tous les politiciens de gouvernement, qu’il en fasse un argument électoral (comme Trump, Le Pen…), ou pas.
Tant que la société sera dirigée en fonction des intérêts capitalistes, la crise continuera à alimenter la généralisation des guerres, les catastrophes naturelles… et leurs conséquences sur les populations. De plus en plus d’êtres humains se verront forcés de migrer au péril de leur vie. Si rien ne change, ceux qui chercheront un refuge en Europe ou aux États-Unis continueront alors d’alimenter, à la fois les secteurs capitalistes dont les profits reposent sur l’exploitation des sans-papiers, et les centres de détentions et camps de concentration entretenus à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières par les États impérialistes.
Pour mettre un terme à ces politiques inhumaines, qui dressent murs et frontières entre les peuples, les votes et les coalitions pour empêcher l’extrême droite de participer aux gouvernements n’ont aucun effet : il n’y a pas d’autre choix que de renverser le capitalisme.
Travailleurs de tous les pays, unissons-nous !