Entre 10 000 et 15 000 enseignants ont manifesté à Liège jeudi 5 mai. Les discussions montraient comment tous subissent chaque jour le manque de moyens et les conditions précaires dans lesquelles ils doivent exercer leur métier.
La colère s’exprimait principalement contre le bien mal-nommé Pacte d’Excellence, qui est en réalité un plan d’économies drastiques.
Dans la manifestation, beaucoup de pancartes dénonçaient le nouveau « contrôle » des enseignants annoncé par le ministère et qui facilitera leur licenciement. Des enseignants de CEFA (centre de formation en alternance) exprimaient leur crainte de voir leurs centres être fusionnés aux filières professionnelles : qu’en sera-t-il de leurs emplois ? Un professeur de latin dénonce la réduction des heures de cours qui ne laissera plus de temps à l’analyse de textes et la formation de l’esprit critique. Une professeure d’histoire de l’art témoigne de la suppression de l’agrégation pour sa matière, une manière de dégrader encore la qualité de la formation. Une institutrice du primaire manifeste pour plus de moyens pour permettre « une école de la bienveillance ».
Clairement, les directions syndicales ne se chargent pas d’organiser une défense valable : peu d’information et des manifestations distantes les unes des autres de plusieurs semaines n’encouragent pas la mobilisation dans les écoles.
Prendre des contacts entre enseignants, mettre ensemble tous nos problèmes actuels et les menaces à venir, voilà des tâches que nous devrons prendre en main nous-mêmes si l’on veut se préparer aux luttes nécessaires, face à un gouvernement qui veut transformer les écoles en centres de formation de petite main-d’œuvre bon marché pour mieux servir le patronat.