Jeudi 13 octobre, plusieurs milliers de travailleurs de l’enseignement francophone ont manifesté à Namur à l’appel des syndicats pour dénoncer la taille excessive des classes, la surcharge de travail administratif, la réforme de l’enseignement qualifiant qui va entraîner des suppressions de postes ainsi que le projet d’évaluation des enseignants qui rendra les licenciements plus faciles.
C’était l’occasion de partager les expériences et de se rendre compte que les problèmes sont les mêmes dans toutes les écoles et pas propre à une direction d’établissement en particulier.
Ainsi une institutrice primaire racontait comment sa direction leur demandait d’empêcher les enfants de courir dans la cour de récréation afin d’éviter que le pourcentage d’accidents n’augmente, préoccupée par le prix de l’assurance, alors que le nombre de classes et d’enfants avaient fortement augmenté… mais pas la taille de la cour !
D’autres lui répondaient qu’ils devaient donner cours toute la journée dans la cave, que les élèves n’avaient pas de réfectoire… Des instituteurs primaires racontaient comment ils se retrouvaient démunis face aux élèves à problèmes spécifiques, autistes, dyslexiques, à trouble du comportement… placés dans leurs classes avec la suppression des écoles spécialisées. Ils partageaient avec des collègues du secondaire la même frustration face à l’incapacité dans laquelle ils se trouvaient de pouvoir apporter l’attention et l’aide nécessaire à tous les jeunes de leur classe par manque de moyens et de personnel.
Le parcours de la manifestation en bord de Meuse, à la périphérie de la ville, a été l’occasion de se rappeler les grèves et les manifestations de 1995 qui étaient massives et bien visibles et de discuter qu’il faudrait retrouver ce chemin-là, de luttes plus larges et plus déterminées.