Lundi 13 janvier, les syndicats appelaient à la grève contre la réforme des pensions envisagée par la coalition «Arizona» qui négocie la formation du prochain gouvernement. Les retraites de millions de travailleurs de tous les secteurs seraient ainsi rabotées, retardées dans le temps.
Selon les syndicats, les enseignants, par exemple, perdraient de 200 à 400 euros de retraite par mois !
Pour baisser ainsi les pensions des enseignants, les partis de l’Arizona prévoient de trafiquer le fonctionnement du système de retraite.
Tout d’abord, leur plan prévoit de faire passer de 42 à 45 ans le nombre d’années de travail nécessaire pour obtenir une pension complète.
Ensuite, la « période de référence » pour le calcul de la pension passerait des dix dernières années, à l’entièreté de la carrière. Cela ferait baisser mécaniquement le niveau des pensions car le salaire est plus élevé dans les dernières années travaillées.
De plus, les augmentations de salaire des enseignants actifs ne se répercuteraient plus sur le niveau de la pension des enseignants à la retraite, comme c’est le cas aujourd’hui. Les pensions resteraient donc bien plus faibles.
Enfin, les périodes que les enseignants auraient passées au chômage, en prépension ou en « emploi de fin de carrière » ne seraient plus assimilées à des périodes travaillées normalement pour le calcul du niveau des pensions. Cela réduirait encore leur niveau !
Et les francophones ?
Les syndicats de l’enseignement flamand annonçaient une grève importante le 13 janvier en Flandre, de nombreuses écoles seraient fermées et des délégations importantes se rendraient à Bruxelles. Mais du côté francophone, les syndicats n’ont guère mobilisé pour le 13 janvier mais annoncent des actions d’ici la grève des 27 et 28 janvier. Une façon de diviser les travailleurs avant même que la lutte ne démarre.
Cette manifestation interprofessionnelle était pourtant l’occasion de discuter et de se rendre compte que, malgré les divisions communautaires, les problèmes des enseignants sont les mêmes en Flandre et en Wallonie : manque de collègues, bâtiments en ruine, salaire, pension, précarisation des élèves, etc.
Contre les plans de ce gouvernement et contre toutes les attaques de la bourgeoisie, seule une lutte large peut payer. Les problèmes sont similaires dans tous les secteurs et ce n’est qu’en imposant un rapport de force de tout le monde du travail que l’on les fera reculer.