Mardi 9 juin, quasiment tous les travailleurs du Makro de Lodelinsart étaient en grève. Ils tenaient ainsi à protester contre les pressions incessantes qu’ils subissent.
Le travail en sous-effectif est systématique et voulu par la
direction qui impose la polyvalence. Donc non seulement on n’est pas assez nombreux, mais en plus, il faut faire tout en même temps ! Tout le monde est sous pression, et cela d’autant plus que depuis le début de la pandémie, la fréquentation du magasin et donc la charge de travail ont fortement augmenté. Ce qui n’a pas empêché la direction de Makro d’imposer au personnel de se mettre en chômage covid une semaine par mois. Une façon de faire l’économie d’un quart des salaires, sur le dos des travailleurs et de la caisse de chômage !
En début de confinement, pour préserver leur santé, les travailleurs avaient déjà dû se mobiliser pour imposer que la limitation du nombre de clients présents dans le magasin, pourtant prescrite par le gouvernement, soit respectée. Aujourd’hui cette limitation n’est plus du tout respectée alors que l’épidémie est toujours bien présente.
La participation à la grève était quasi totale. Pour beaucoup c’était la première fois qu’ils faisaient grève car la dégradation des conditions de travail n’est tout simplement plus supportable, physiquement et nerveusement.
La polyvalence, l’état des locaux, mais aussi la désorganisation, sont autant de facteurs qui pèsent sur le moral de tous. Alors qu’ils se donnent à fond, ils n’ont pas les moyens de satisfaire les clients en fournissant un service satisfaisant. Par manque de personnel pour les remplir, des rayons restent vides ; des produits appréciés ne sont plus commandés. A l’insatisfaction de ne pas pouvoir travailler correctement, s’ajoute la crainte pour l’avenir du magasin.
Pour le patron, il n’y a que le profit qui compte ! Et si il peut faire des économies sur le personnel ou des économies d’échelle en achetant en gros pour ses différents magasins, quelles que soient les particularités régionales, jusqu’à provoquer des ruptures de stocks utiles localement et bien il le fait !
Et comment croire Makro qui invoque l’excuse du déficit depuis plusieurs années pour justifier les différentes restructurations et la mise en chômage covid alors que les ventes et les prix explosent !?
Au piquet, tout le monde était content de se retrouver pour marquer le coup et certains espéraient que ça donnerait des idées à d’autres magasins. Les travailleurs du Makro de Lodelinsart ne sont en effet pas les seuls dans cette situation !
Et alors que dans d’autres secteurs des licenciements commencent, chez eux, il faudrait permettre aux temps partiels en grand nombre dans le magasin d’augmenter leurs heures et aussi embaucher !