Les délégations syndicales de Liberty Steel en sont à demander au Tribunal de l’entreprise de déclarer leur usine en faillite. Les travailleurs ne sont plus payés depuis trois mois… La direction du groupe, Liberty Galati, en Roumanie, ne répond pas… Celle de Liège n’a plus de téléphone attribué…
Les 500 travailleurs espèrent qu’un C4 leur permettrait d’obtenir une allocation de chômage avant de retrouver un travail.
Mais leur employeur a une dette de 34 millions d’euros de cotisations sociales impayées et il n’est donc pas garanti que l’ONSS versera des allocations de chômage aux travailleurs.
Capitaliste du 21e siècle
Liberty Steel est une entreprise du milliardaire anglo-britannique Sanjeev Gupta. Celui-ci a fondé son groupe GFG Alliance à la fin des années 2010 par le rachat d’usines sidérurgiques dont d’autres groupes, comme ArcelorMittal, voulaient se débarrasser, en Grande-Bretagne, en Ecosse, au Canada, en Australie… et en Belgique.
GFG finançait ses achats en partie grâce aux fonds publics des gouvernements qui lui déroulaient le tapis rouge sous prétexte de sauver l’emploi.
Une autre source de financement venait du groupe Greensill, qui empruntait sur les marchés financiers et cachait son endettement grâce à des produits financiers complexes et « une montagne de mensonges » qui ont fini par éclater au grand jour lorsque les banques ont commencé à se méfier.
Aujourd’hui, Sanjeev Gupta est milliardaire, des milliers de travailleurs ont perdu leur emploi et leur salaire… et les gouvernements sont prêts à accueillir le prochain prédateur financier.