Le délégué principal de la FN Herstal, Gianni Angelucci, ainsi que le président de la Centrale régionale de Herstal, Basilio Rotolo, ont été exclus de leurs mandats syndicaux par la Centrale des Métallos de la FGTB de Liège.
La cause de leur exclusion ? Une grève et une manifestation à l’occasion de la grève nationale du 8 mars pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes… Un mouvement de grève pourtant appelé par la direction de la FGTB et couvert par un préavis de grève à l’échelle du pays !
Le 17 juin, jour de leur exclusion, une centaine de travailleurs de la FN et de Mecaspring étaient venus protester contre cette décision sous les fenêtres de la FGTB. « On a voté (aux élections sociales) au sein de l’entreprise (…) et aujourd’hui, on apprend qu’un gars de la fédération remet ça en cause. C’est inadmissible ! » exprimait l’un d’eux.
Les deux syndicalistes exclus ont fait appel au président de la FGTB, Thierry Bodson, et au secrétaire de l’Interrégionale wallonne, Jean-François Tamellini. Mais le 24 juin, ceux-ci ont confirmé l’exclusion. A la FN Herstal, 350 affiliés FGTB de l’équipe du matin étaient rassemblés pour entendre le résultat de l’appel aux dirigeants de la FGTB. En colère, beaucoup d’entre eux ont immédiatement téléphoné à la Centrale pour se désaffilier.
C’est un fait : les dirigeants de la FGTB, comme ceux des autres syndicats, n’hésitent pas à s’asseoir sur la démocratie syndicale, pourtant déjà réduite à peu de chose. Les travailleurs devront tôt ou tard jeter dehors de leur organisation syndicale ces dirigeants non élus par eux, et imposer leur propre contrôle sur le fonctionnement et les choix de leur syndicat.
… et les causes à l’œuvre
L’exclusion des deux syndicalistes à Liège reflète une volonté de reprise en main de l’appareil syndical par le PS après sa défaite électorale. Mais il y a également une autre raison, encore moins avouée par les dirigeants de la FGTB. En effet, la FN, dont le gouvernement wallon est l’actionnaire principal, participe à de gros projets industriels en matière d’armement, au côté du groupe John Cockerill Defense (JDS).
Les gouvernements européens, notamment allemand et français, ont décidé de consacrer des centaines de milliards d’euros pour développer les capacités industrielles de production d’armes en prévision des guerres à venir. Soit une multitude de programmes de financements qui représentent autant d’aubaines pour lesquelles les capitalistes doivent jouer des coudes.
La FN et le groupe JDS ont formé un consortium avec d’autres entreprises européennes pour le développement et la production « des véhicules blindés du futur ». Des dizaines, des centaines de millions sont en jeu. L’exclusion de syndicalistes trop indépendants des dirigeants de l’appareil est un signal que les travailleurs doivent décoder. Les gouvernements et les patrons entendent imposer aux usines un régime disciplinaire où l’on obéit et on se tait pour fabriquer les outils du prochain carnage mondial.
Il faudra que les travailleurs écartent ces bureaucrates syndicaux et ces pseudo-socialistes qui veulent soumettre les travailleurs à l’autoritarisme au service des guerres capitalistes !