Ces politiciens pris la main dans le sac, les uns après les autres, c’est révoltant, surtout que les mêmes nous demandaient de nous contenter de ce que nous avons, salaires trop faibles, pensions minables, indemnités de chômage insuffisantes pour vivre.
Mais avec l’annonce de Lutgen de la rupture du CDH avec le PS en Wallonie et à Bruxelles, nous avons droit maintenant au 2ème acte, avec un CDH plus blanc que blanc… prêt à s’allier avec un MR empêtré dans l’affaire du Kazakhgate, mêlant détournements de fonds et contournements de justice ! En prime les insultes envers les collègues d’autres partis, et les négociations en coulisse pour les postes devenus vacants… Un feuilleton sur la vie ordinaire des politiciens au service de la bourgeoisie qui ne peut que révulser ceux qui gagnent leur vie en travaillant.
Mais derrière les bavardages sur l’éthique en politique et le décumul des mandats, il s’agit surtout de permettre à une nouvelle majorité aux gouvernements wallon, bruxellois et de la Communauté française, paralysés par les affaires du PS, de poursuivre les attaques contre la population, voire de les accélérer.
Les travailleurs de la fonction publique, pas dupes, ont bien compris le message de Lutgen quand il disait : « cela passera notamment par une réduction drastique des outils et organismes publics. » Peut-être réduiront-ils réellement le nombre de mandats très bien rémunérés que les responsables politiques se partagent entre copains, mais c’est surtout la réduction des postes des salariés de la fonction publique qui accomplissent un travail utile, et l’amputation de leurs pensions, qui sera au programme.
Et les travailleurs de la fonction publique ne seront pas les seuls concernés : qu’en sera-t-il des allocations familiales ? Qu’en sera-t-il de l’assurance d’autonomie obligatoire au nom de laquelle le gouvernement wallon veut faire payer 50 euros (pour commencer) à toute personne résidant en Wallonie, sans qu’il y ait le début d’une infrastructure qui pourrait garantir une prise en charge à toute personne en perte d’autonomie qui en aurait besoin ?
Et bien sûr, pas plus les anciens que les éventuels futurs gouvernements ne s’opposeront aux entreprises qui licencient, aux baisses des salaires et à la précarité que les travailleurs subissent dans tous les secteurs. Ils accompagneront les mesures prises par le Fédéral.
Non, pour les travailleurs, il n’y a rien de bon dans la politique de Lutgen.
Le PS écarté des gouvernements ne manquera pas de dénoncer toute les mesures antisociales de la future coalition, et de marteler que le PS est la moins mauvaise solution pour les travailleurs.
Pourtant, dans un passé encore récent, il n’a pas fallu écarter le PS pour privatiser nombre de services publics, pour organiser la chasse aux chômeurs, pour geler les salaires, distribuer des milliards au patronat avec les Plans Marshall successifs et sauver les banques à coup de milliards…
Avec ou sans le PS, ce sera la continuation de la politique menée depuis 30 ans : l’austérité pour les travailleurs et les profits pour les actionnaires… tant que les travailleurs se laisseront faire.
Dans cette société, une minorité de riches possède les entreprises et les banques. Elles’enrichit par l’exploitation du travail des ouvriers, employés, techniciens et ingénieurs qui produisent les richesses dans les entreprises et tous ceux qui contribuent à faire fonctionner toute la société.
Dans cette société, c’est le rôle des gouvernements d’assurer que la classe bourgeoise continue à s’enrichir. Et en temps de crise, la seule voie possible de s’enrichir c’est d’aggraver l’exploitation des travailleurs. L’enrichissement des uns ne peut se faire qu’en appauvrissant les classes populaires.
Les travailleurs ne sont pas dupes, et ils retrouveront le chemin vers le seul moyen qu’ils ont pour faire valoir leurs intérêts dans la lutte de classe menée par le patronat et ses gouvernements: leurs luttes collectives et les grèves. Ce sont justement les spectacles auxquels on assiste actuellement qui nous font la démonstration de ce que vaut leur démocratie. Oui, il faut changer le système. Et c’est en luttant contre l’exploitation qu’on commence à le changer, car c’est l’exploitation qui est le nœud du système.