La semaine passée une partie des travailleuses et des travailleurs de la multinationale Ryanair a fait grève en Angleterre et au Portugal. En Irlande, il a fallu une intervention d’un juge pour les en empêcher et en Espagne le mouvement se poursuivra en septembre. Dans tous ces cas les travailleurs luttent pour leur salaire, leur retraite et leurs conditions de travail : leurs intérêts sont vraiment les mêmes dans tous les pays !
En Angleterre les revendications des grévistes portent sur les salaires, les retraites et les prestations de maternité. Au Portugal, ils luttent pour que Ryanair respecte les accords concernant les jours de congés et les primes de vacances. En Irlande c’est à nouveau la question des salaires qui cristallise le conflit. En Espagne les grévistes défendent leurs emplois en luttant contre la fermeture de plusieurs bases Ryanair dans leur pays.
En Angleterre et en Irlande, Ryanair a saisi les juges pour empêcher les grèves. Elles n’ont finalement été interdites qu’en Irlande.
En plus des attaques au niveau national, les patrons et les directions d’entreprises organisent la mise en concurrence des travailleurs de différents pays. Ils mènent la lutte des classes à l’échelle internationale. Les menaces de délocalisation, les idées nationalistes ou les attaques contre les migrants servent toutes un même objectif : diviser la classe ouvrière pour l’affaiblir et tenter de l’empêcher de s’unir pour défendre ses intérêts. Cette fois-ci encore cela n’a pas manqué : les dirigeants de Ryanair ont appelé des travailleurs belges pour remplacer les grévistes portugais et tenter de briser le mouvement. En réponse, la CNE a promis de « couvrir » tous ceux qui refusaient de « casser cette grève au Portugal ».
Partout, la bourgeoisie tente de nous diviser : grévistes et non-grévistes, Belges et migrants, Flamands et Wallons, opposons-lui la solidarité de la classe ouvrière ! Nous devons rappeler à nos collègues, à nos amis et à notre famille que toutes les travailleuses et travailleurs partagent des intérêts communs et doivent les défendre en commun. Nous avons tous besoin d’un salaire pour vivre et élever les enfants, nous sommes tous menacés par le chômage et les retraites trop basses, nous subissons tous les attaques des patrons et autres actionnaires dont le seul objectif est le profit.
Cette grève chez Ryanair démontre la nécessité d’un véritable internationalisme. La production est organisée internationalement et partout les patrons s’attaquent aux travailleurs, alors il est nécessaire que les luttes locales aillent vers une lutte internationale. Leur succès dépend de notre capacité à nous organiser, localement et internationalement. Il n’existe pas d’intérêt commun entre capitalistes et travailleurs, pas plus au niveau local qu’au plan mondial. Le nationalisme est une illusion entretenue par la bourgeoisie pour tenter de nous empêcher de nous unir par-delà les frontières pour nous défendre !
En Belgique cette illusion nationaliste est propagée par tous ceux qui prétendent trouver d’autres responsables que les capitalistes aux difficultés des travailleurs et à la misère qui s’accroît. A tous ceux qui accusent l’Europe, les Wallons, les Flamands ou les migrants, nous répondons : « Non, les vrais responsables, ce sont les capitalistes ! ». A tous ceux qui clament « Les Belges d’abord ! » nous répondons « Les travailleurs d’abord ! »
L’organisation capitaliste de la production s’est généralisée à l’ensemble de la planète. Cela veut dire que sur chaque continent, dans chaque pays, dans chaque région, dans chaque ville, il y a des travailleurs qui dépendent de leur salaire pour vivre et qui font face à des patrons qui les exploitent. Ici, et au niveau mondial, la classe ouvrière est largement majoritaire. C’est elle qui fait tout fonctionner, qui produit toutes les richesses, qui conçoit les produits et qui transmet les savoirs ! Les capitalistes eux ne produisent rien. Ils ne font qu’organiser l’exploitation de la classe travailleuse à leur profit. Pour cela ils sont prêts à tout, y compris pousser aux guerres. Face aux attaques du patronat sur les conditions de travail, sur les salaires et les allocations de chômage, face aux licenciements et aux baisses des retraites, résister est une nécessité vitale pour la classe ouvrière. Pour y arriver les travailleuses et travailleurs manuels et intellectuels, du privé comme du public, doivent s’unir dans la lutte. Le seul moyen d’y arriver passe par la reconstruction d’un parti ouvrier communiste, pour contribuer à organiser et diriger ces luttes.